Plan Protéine : des agriculteurs conscients, des résultats mitigés
Les professionnels de la filière estiment que le plan Protéine n'apporte pas encore les résultats escomptés, conséquence notamment d'une réglementation inadéquate.
Les résultats mi-figue mi-raisin annoncés par l'AGPB au sujet du plan Protéine la semaine dernière sont confirmés par les organismes stockeurs (OS). L'interprétation française de la directive Nitrate reste le principal frein à l'amélioration du taux de protéine des blés. L'état de la trésorerie des agriculteurs en est un autre. « On peut faire autant de plan Protéine qu'on voudra, mais à force de faire des impasses en apports azotés, que ce soit du fait de la directive Nitrate ou des problèmes de trésorerie, ça ne servira pas à grand chose », dénonce Christophe Vaurs, directeur de Coop de France région Centre. Le constat est similaire chez le directeur du Service Collecte de Soufflet Agriculture, François Berson. « Il y a une énorme opposition entre ce que veulent faire les agriculteurs et ce que demande la réglementation », dénonce-t-il. Cependant, « le plan Protéine a au moins permis une prise de conscience sur l'importance du taux de protéine, afin de trouver des débouchés à l'export ».
Des progrès en matière de gestion de la fertilisationCe que confirme François Poirson, directeur de Coop de France région Poitou-Charentes et Limousin : « Le discours des OS se montre professionnel et est porté par tous. Nous assistons à une meilleure optimisation de la gestion de la fertilisation de la part des agriculteurs. » Une analyse que partage Pierre Ouvry, respon-sable Collecte chez CapSeine. « De plus en plus d'agriculteurs utilisent les outils d'aide à la décision que nous proposons. »
Concernant l'exportation, « cela devrait être pas mal », d'après François Poirson, au vu de la qualité des marchandises. Mais il est encore tôt pour se prononcer. Actuellement, « nous sommes peu compétitifs, avec l'agressivité des origines mer Noire et l'évolution de la parité euro-dollar qui est défavorable. L'euro est une valeur refuge actuellement, avec la crise en Chine. Il faudra pourtant augmenter notre part à l'exportation, compte tenu des bons rendements en France », prévient de son côté Pierre Toussaint directeur Collecte, chez Axéréal.