Pétrole : pas d'équilibre offre/demande avant la fin 2016, selon l'AIE
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) estime peu probable une remontée des prix sur le court terme, compte tenu d'inquiétudes sur la demande mondiale.
Dans son rapport mensuel du 9 février, l'AIE, la branche énergétique de l'OCDE, estime que le marché de l'or noir restera lourd en 2016. Les prix risquent donc de continuer leur mouvement baissier de ce début d'année, en raison « du ralentissement notable de la consommation en Europe, en Chine et aux États-Unis ». En détail, la demande n'atteindrait que 95,6 millions de barils par jour (Mb/j), contre 95,7 Mb/j estimés dans le précédent rapport. L'équilibre offre/demande ne serait atteint qu'au quatrième trimestre de cette année, selon l'organisme international. Les stocks en décembre sont estimés à plus de 3 milliards de barils, en progression de 7,6 Mb par rapport au mois dernier, période où la réduction des stocks est normalement de mise.
Accord Russie-Opep : « pure spéculation »
Les rumeurs faisant état d'un possible accord entre les pays de l'Opep et non-Opep sont qualifiées de « pure spéculation » par l'AIE. La production pour 2016 pourrait se replier, mais les pays membres de l'Opep, dont l'Iran, l'Arabie saoudite et l'Irak, ont augmenté leur production d'un total de 0,28 Mb/j entre décembre 2015 et janvier 2016, pour atteindre 32,63 Mb/j. Ces pays pourraient augmenter la cadence, en raison notamment de la fin des sanctions occidentales qui pesaient sur l'Iran, et de premières données faisant état de bonnes dy-namiques de pompage en Irak et en Arabie saoudite. L'AIE indique que, dans le scénario où la production des pays membres de l'Opep restait stable en 2016, les stocks augmenteraient de 2 Mb/j durant le premier trimestre 2016 et de 1,5 Mb/j au deuxième. Entre les mois de décembre et janvier, la production mondiale reculerait de 0,2 Mb/j, à 96,5 Mb/j, du fait de la réduction de celle des pays non-Opep de 0,6 Mb/j sur la même période, à 57,1 Mb/j. Un chiffre qui reste toutefois élevé. L'AIE précise qu'il est possible que la production de pétrole de schiste aux États-Unis puisse ne pas baisser aussi vite que prévu, autre facteur potentiel d'alourdissement du marché.