Pertes et profits
Après observation à la loupe des prix et marges dans les filières agroalimentaires, c’est prouvé : ce sont bien les distributeurs qui en croquent le plus ! En 2011, sur une dépense de 100 € d’un consommateur, 21 € revenaient au commerçant. Soit près du double de ce que récupèrent les industriels, et trois fois plus que la part des producteurs, à moins de 8 €. Ces conclusions, sans grande surprise, permettent aux opérateurs de l’amont des filières de fourbir leurs armes alors que le ministère a déjà programmé une table ronde sur les relations commerciales pour la semaine prochaine. Comme en témoignent des fabricants d’aliments bretons dans l’article “La filière porcine au bord de l’implosion”, la situation n’est plus tenable, pour la filière porcine notamment. Il est plus que temps que les grandes surfaces tiennent compte de la volatilité des matières premières dans leurs prix d’achats. Ce qui ne doit pas empêcher de mettre en place des dispositifs pour limiter les excès des marchés néanmoins. Une révélation du rapport commandé par l’État est en revanche bien plus surprenante – et inquiétante – : sur certains rayons, les grandes surfaces assurent y être de leur poche. Ce serait notamment le cas de la boucherie, où les distributeurs dégageraient une marge nette négative, de -1,9 € en 2011 pour un chiffre d’affaires de 100 €. Certains doutent de la fiabilité de ces données. Dans le cas inverse, comme le soulignent les Chambres d’agriculture dans un communiqué, la filière ne disposerait donc plus d’aucune souplesse pour amortir les oscillations des coûts de production...