Marchés
Pas de détente prévue en poudre de lait d’ici six mois

Les prix de la poudre de lait Consommation humaine ont observé une flambée ces dernières semaines, passant de 3.000 €/t en semaine 10 à 3.700 €/t en semaine 16 ! La faiblesse de la collecte à l’échelle mondiale sur le premier trimestre 2013 a fait exploser les cours de la poudre de lait de consommation humaine et, dans son sillage, celle de l’alimentation animale, qui entre dans la composition de l’aliment pour les veaux notamment. « Une tendance qui devrait durer jusqu’à la rentrée prochaine », selon Gérard Calbrix, chef du département économie de l’Association de la transformation laitière française (Atla).
Offre limitée d’ici le retour des producteurs du Sud
Au niveau mondial, la collecte accuserait une baisse de 7 % (entre le mois de février et les prévisions de l’été prochain). Le contexte international, avec une sécheresse généralisée à l’ensemble des grands producteurs (la Nouvelle-Zélande, l’UE, l’Argentine, l’Australie et les États-Unis), qui assurent entre 80 et 85 % des ventes sur le marché mondial, a fait bondir les cours de la poudre de lait à destination humaine et, par voie de conséquence, ceux de la qualité animale.
En face, la demande industrielle pour la production d’aliments Veau a tardé à couvrir ses besoins sur mars et avril, payant ainsi le prix fort (jusqu’à 3.350 €/t) pour des livraisons en disponible.
Le creux de production devrait encore durer et « il ne faudra pas attendre de redémarrage avant septembre/octobre (reprise de la collecte dans l’hémisphère Sud, NDLR) », estime Gérard Calbrix. En France, les températures fraîches des dernières semaines ont empêché les éleveurs de mettre leurs vaches au pré, les obligeant à acheter des matières premières toujours très fermes sur le marché. Un contexte peu encourageant pour la collecte de lait, les producteurs français étant déjà en difficulté financière. Et malgré le retour d’un climat plus clément, « il n’y aura pas de pic de production à venir », assure Gérard Calbrix, à l’échelle française comme européenne.
Les prix pourraient atteindre de nouveaux sommets
« Les prix de la poudre ont encore une marge de progression. Nous risquons d’assister à un nouvel emballement vers août/septembre, avant le retour de l’offre néo-zélandaise », considère Gérard Calbrix. Sur l’année 2013, la hausse pourait atteindre 25 %, selon Gérard You, spécialiste des marchés laitiers à l’Institut de l’élevage interrogé par l’AFP. Le record historique avait été atteint en 2007, à plus de 5.000 $/t pour de la poudre qualité humaine soit près de 4.000 €/t.