CLIN D’ŒIL
Parité
« En progrès mais peut mieux faire » : c’est ainsi que les mouvements féministes, toutes tendances politiques réunies ont qualifié la composition du gouvernement Fillon 2. Pourtant et objectivement, les représentantes du sexe dit faible ne sont pas trop mal représentées, même si la parité arithmétique n’y est pas, avec onze ministres et secrétaires d’état sur trente trois. Pour la première fois, Bercy, le puissant ministère de l’économie, des Finances et de l’Emploi échoit à une femme, Christine Lagarde (éphémère ministre de l’Agriculture dans le gouvernement Fillon 1), ancienne dirigeante d’un grand cabinet d’avocats américains, classée l’an dernier parmi “les cent femmes les plus influentes de la planète” par le magazine Forbes. Féminisation aussi de deux ministères régaliens : l’Intérieur, l’outre-mer et les collectivités locales dirigé désormais par l’ancienne ministre de la défense Michèle Alliot-Marie. Quant à Rachida Dati, devenue une véritable star des médias, elle occupe le poste prestigieux de garde des sceaux, ministre de la justice.Des ministères emblématiques aussi se féminisent : Valérie Pécresse à l’Enseignement supérieur et la recherche, l’inclassable Roselyne Bachelot-Narquin à la Santé, la jeunesse et les sports, l’improbable Christine Boutin nommée au ministère du Logement et à la ville, la distinguée Christine Albanel à la Culture et la communication. Quatre secrétaires d’Etat : la polytechnicienne Nathalie Kosciusko-Morizet à l’écologie, Rama Yade (comparée à Condi Rice) aux Affaires étrangères et droits de l’homme, la chtimi Valérie Létard à la Solidarité, et l’inattendue fondatrice de “ni putes ni soumises” Fadela Amara à la politique de la ville (en binôme avec la très conservatrice C.Boutin !). La nouvelle Assemblée nationale, pour sa part compte désormais 107 femmes sur 577 députés. Avec quasi une élue sur cinq, certes la représentation féminine progresse, mais on est encore bien loin de la parité. Sur 25 pays européens, la France est en quinzième position, derrière la Lettonie, la Pologne, le Portugal et l’Estonie. Elle passe néanmoins du 89 e au 58 e rang mondial. À ce rythme, fait remarquer une déçue de cette longue période électorale analysant, chiffres en main, l’évolution de la parité homme/femme depuis la Constituante de 1945 « cette dernière ne sera atteinte que dans 150 ans ! » Quant à voir une femme à l’Elysée…