Panne d’huile…
Les biocarburants n’ont pas le vent en poupe actuellement. Déjà lors des discussions du G20 et plus encore lors des conférences du G120, la concurrence entre les cultures énergétiques et alimentaires avait été dénoncée par de nombreux intervenants du monde agricole, en particulier des pays du Sud. Une position attendue, comme celle des associations écologistes qui ont toujours vu d’un mauvais œil le développement des agrocarburants. Plus rares jusqu’à présent, les critiques émanant d’opérateurs ou de consultants des marchés agricoles ou même de l’industrie commencent à émerger. « Mettre des céréales dans mon véhicule n’est pas une politique sensée », déclarait Daniel Basse, éminent analyste de marché nord-américain, début juillet à Paris. La sortie de Cohésis et de la Scael de Cristanol (voir ci-contre) n’est pas non plus de bonne augure pour les filières françaises, surtout que ce désengagement pourrait donner des idées à d’autres partenaires de l’usine de Bazancourt... De leurs côtés, les Politiques français, qui hier défendaient bec et ongles ce nouveau débouché pour une filière sinistrée à l’époque, se pressent moins pour défendre une industrie maintenant attaquée de toute part. Et ce n’est pas fini, puisque Bruxelles devrait faire part de son analyse sur le bilan carbonne des biocarburants en septembre prochain... N’aurait-il pas été opportun de réaliser cette analyse avant d’inciter les entreprises agricoles à s’engager dans la production d’énergie ?