Pain : « Aller au devant du consommateur »
En ces temps de crise, le pain est concurrencé par les pâtes et le riz.
«Si mon boulanger m'apportait mon pain tous les matins à la maison, je consommerais une baguette par jour. À défaut, je mange du pain de mie », ont indiqué des consommateurs lors d'une enquête du Centre d'information des farines et du pain (Cifap), dont l'assemblée générale s'est tenue le 19 novembre à Paris. « Une idée intéressante », a déclaré sa secrétaire générale, Valérie Mousquès-Cami. Mais qui a fait réagir Jean-Pierre Crouzet, le président de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française (CNBPF): « La boulangerie est une entreprise : le bénévolat, elle ne connaît pas. » Et Bernard Val-luis, président du Cifap, de tempérer : « Sans avoir à le livrer, le pain doit aller vers le consommateur. C'est ce que nous avons initié avec “Coucou, tu as pris le pain ?” et continuerons à faire au travers des actions que nous mettrons en place. » Cette campagne de commu nication, la première à l'adresse du grand public – en complément des actions d'information effectuées auprès des relais d'opinion et professionnels de santé –, a bien montré la nécessité de s'adresser au consommateur, pour initier un acte d'achat. Et enrayer la baisse tendancielle de la consommation de pain. Si « le poste “pain et céréales” semble dopé par la crise économique qui sévit depuis 2008 (cf. n° 4074 p.6) », relève Christian Melani de FranceAgriMer, ce sont « les pâtes, le riz, les céréales pour petit déjeuner et autres gâteaux “maison” qui en bénéficient le plus », précise Pascale Hébel du Credoc, qui a présenté les premiers résul” tats de l'enquête Consommation et comportement alimentaire des Français. La portion quotidienne de pain s'est stabilisée à 120 g par habitant sur la période 2010-2013. Le succès du sandwich auprès des jeunes a contrebalancé la chute de la prise du repas du matin et du quatre-heures. « La mode du sans gluten est un autre élément de fragilité du pain, sur lequel nous avons concentré des moyens pour pouvoir, non pas polémiquer, mais avoir une réplique adaptée à donner aux indécis et à ceux touchés par ce phénomène », conclut Bernard Valluis.