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Ours

Avec l’abracadabrantesque feuilleton Clear-stream, et celui qui ne l’est pas moins de la difficile réintroduction de l’ours dans les Pyrénées —qui a nécessité jusqu’à la demande d’arbitrage du Conseil d’Etat— les observateurs étrangers sont littéralement médusés par l’étonnant spectacle que leur offre en ce moment notre pays. Pourtant, ici comme ailleurs, ce n’est pas une découverte: on savait que les politiciens sont souvent des ours mal léchés, qui parfois —entre autres— oublient qu’il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Quant au spectacle offert par nos élus à l’Assemblée nationale (voire au Sénat) ne tient-il parfois de la fosse ou de la cage aux ours ? Avec Clearstream, qui est tout le contraire de sa traduction “in french” (courant clair), il semblerait avec tous ces rebondissements, que même une maman ourse n’y retrouverait pas ses petits oursons! Que dire enfin de cet affrontement entre pro-ours et anti-ours dans les vallées hautes-pyrénéennes? Dans ce ciel si pur, sous le regard interrogateur tout là-haut de la Grande Ourse, se succèdent embuscades, barrages routiers, ramdam des sonnailles de clochettes pour effrayer les quelques plantigrades capturés à grands frais en Slovénie, pugilats pas toujours verbaux entre pro et anti et —dernier avatar— des pots de miel piégés en cadeau de bienvenue pour “les petits velus”. Comme ils les appellent. Car si on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre, il est bien connu que les ours sont friands du nectar des abeilles. Pas très sympa tout cela! Eleveurs de moutons, chasseurs, responsables agricoles et élus locaux ne cachent pas leur colère, les citadins de la région étant nettement plus réservés et, d’ailleurs, plutôt divisés sur la question des ours. Paloma et Franska, les deux ourses, lâchées dernièrement en catimini à la tombée de la nuit et sous la protection des gendarmes et de Nelly Olin, ministre de l’Ecologie, sont d’évidence dans la ligne de mire des plus excités qui veulent empêcher les trois autre lâchages prévus. On se souvient de la mort de Mellba en 1997 puis de Cannelle en 2004, qui semèrent un vif émoi chez tous ceux qui se préoccupent de biodiversité en France et en Europe. Sans oublier nos bambins si attachés à leurs nounours. En Italie, en Espagne et aux Etats-Unis, l’homme a su —avec certaines précautions— s’habituer à la présence des plantigrades. Ces pays en ont même tiré d’importants arguments touristiques (parcs nationaux). Alors, encore une exception française? Entre ceux qui veulent «la peau de l’ours» et ceux qui, si l’on en croit certaines pancartes vues dans les manifs de bergers à Bagnères-de-Luchon veulent avoir «la peau des écolos», il doit bien y avoir un juste milieu. Si l’on sait que l’homme est un loup pour l’homme comme on le voit notamment sous nos yeux en politique politicienne, il ne sera pas dit que l’homme sera un loup pour l’ours. Ce serait à désespérer. Ou, question : l’homme serait-il devenu lui-même ours? Ours, bien entendu dans le sens que l’on donne à quelqu’un d’insociable, d’hargneux, qui fuit le monde, bref en un mot comme en cent: un sauvage.

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