Organismes génétiquement modifiés
ALORS que les services du Premier ministre achevaient vendredi dernier la rédaction de la clause de sauvegarde pour un dépôt prochain vers les instances bruxelloises, d’autres États européens manifestent leurs inquiétudes concernant les plantes transgéniques. Ainsi, le ministre allemand de l’Agriculture, Horst Seehofer, a plaidé, le 26 novembre, pour des autorisations de culture et d’importation des graines modifiées dans l’Union européenne. «Il vaudrait mieux dans l’immédiat arrêter et voir si la procédure d’autorisation est adéquate», a t-il déclaré. Selon lui, la législation européenne «pose un problème» dans la mesure où elle ne tient pas compte de l’opposition de l’opinion publique vis-à-vis de cette technologie. Le ministre allemand juge «hautement insatisfaisant» le fait que seuls des responsables politiques aient le pouvoir de trancher ces questions. Michel Barnier, ministre de l’Agriculture française, a affiché son soutien à son homologue germanique. « Je rejoins mon collègue allemand pour dire qu’il faut prendre son temps, et si possible au niveau européen », pour «mettre en place des procédures qui soient indiscutables». Notre ministre s’est en revanche montré plus réservé sur l’importation de produits transgéniques. Du côté de la Commission européenne, qui statue sur les autorisations lorsque les ministres des pays membres ne sont pas parvenus à dégager une majorité (très fréquent), les avis divergent. Mariann Fisher Boel, commissaire à l’Agriculture, est fermement opposée à tout moratoire. «La production de viande quitterait l’Europe», a-t-elle répondu au ministre allemand. Le commissaire à l’Environnement Stavros Dimas, esseulé au sein de son collège, maintient sa position contre l’autorisation de mises en culture de deux nouvelles variétés de maïs transgéniques.