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ORAMA - GRANDES CULTURES Recherche de productivité avant tout

Le congrès de l’Union des producteurs de grandes cultures (AGPB, AGPM, Fop), baptisée Orama, a clairement affiché les axes de son développement : produire plus, coûte que coûte

ORAMA.Tiré du grec ancien qui signifie « ce que l’on voit » ou encore « voir loin », voici la nouvelle identité de l’union syndicale des grandes cultures, regroupant l’association générale des producteurs de blé (AGPB), de maïs (AGPM) et de graines oléoprotéagineuses. Elle a été présentée lors du Congès commun de ces trois organisations, du 13 au 15 juin à La Défense (Paris). Trois journées résolument tournées vers l’avenir où les responsables de chaque groupe de producteurs se sont attachés à défendre une vision commune de l’agriculture de demain, la productivité en étant le mot clé. Peu de discours donc sur les filières, mais plutôt un message commun clair, contrastant avec les attentes citoyennes généralement hostiles au productivisme : « si vous arrêtez de progresser, vous chutez », a déclaré, Philippe Pinta, le président d’Orama et de l’AGPB. Une phrase qui résume assez bien l’état d’esprit de ce congrès.

Produire plus pour être compétitif

Le rapport d’orientation commun aux trois associations de producteurs de grandes cultures met l’accent sur la compétitivité et les moyens pour la faire progresser. « La compétitivité passe par le tonnage : seule la quantité permet d’amortir les coûts des infrastructures (transport, stockage, usines…) et de faire apparaître des économies d’échelle », explique le rapport d’orientation d’Orama. L’Union affiche ainsi sa volonté de « promouvoir une agriculture de production en s’opposant à la déprise, favorisée par la Pac de 2003 », a insisté Xavier Beulin qui préside la Fop. L’idée est d’alimenter un marché européen dont les besoins sont importants plutôt que d’avoir recours à l’importation. Et dans la mesure où certains pays de l’UE réduisent leur production, la France pourra continuer de produire avec le recouplage des aides de 25 %. « La production doit répondre quantitativement à la demande industrielle.» Mais cette orientation ne concerne pas que le débouché alimentaire. Les biocarburants sont explicitement visés et le développement de ceux-ci nécessitera des quantités de graines importantes qu’elles soient d’origine céréalière ou oléogineuse. Un besoin auquel Orama compte bien répondre.

Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA, qui s’est exprimé le 13 juin, a clairement défendu l’acte de production à l’approche des élections aux chambres d’agriculture. « N’ayons pas peur de défendre notre vision de l’agriculture. Entre ceux qui refusent les exportations et les biocarburants et ceux qui détruisent la recherche. Nous voulons continuer à être des producteurs et pas autre chose », a-t-il déclaré. Et pour produire plus, Orama espère tirer profit de toutes les techniques disponibles tout en combattant les freins réglementaires à l’augmentation de la productivité. Ainsi les biotechnologies, les phytosanitaires ou encore la gestion des cultures par télédétection sont autant de pistes à explorer. « L’innovation est la condition indispensable au maintien de la compétitivité et à l’accès au marché », assure le rapport d’orientation. Le secrétaire général de l’AGPM, Henri Bernard Cartier, a réagi aux interdictions du Gaucho et du Regent TS : « Pour des motifs plus que douteux, on empêche la protection des cultures », a-t-il lâché.

Pour Bernard Delsuc qui pilote le groupe de travail “Environnement” d’Orama, « il faut arrêter de nous rajouter des contraintes environnementales supplémentaires qui conduisent à une hausse des charges des exploitations et à une distorsion de concurrence par rapport à nos voisins européens ou par rapport aux autres grands pays producteurs ».

Orama défend fermement les OGM

Pour l’union des grandes cultures, la recherche de productivité passe par les biotechnologies et, notamment, par les OGM. Le discours d’Orama reprend en substance celui prôné par l’AGPM, qui accompagne ses producteurs dans la culture d’OGM. « Nous ne sommes pas pro-OGM, mais pro-innovation, et les OGM font partie de la panoplie de l’agriculteur tourné vers l’avenir », a rectifié Christophe Terrain de l’AGPM. Pour Pierre Pagesse, prédident de Limagrain, « les bonnes réponses passeront par la recherche ». Orama s’est ainsi satisfait de l’arrivée prochaine d’une loi encadrant les cultures biotechnologiques et d’un cadre à venir pour la coexistence des cultures, pour laquelle l’AGPM a déjà élaboré plusieurs travaux dans le cadre de son programme d’accompagnement des cultures génétiquement modifiées. « Nous avons acquis une expérience qui permet d’influencer le législateur lors de la rédaction des décrets d’application de la loi », a expliqué Christophe Terrain de l’AGPM. Pour le président de la Fop, Xavier Beulin, « la question des OGM (en l’occurence du colza transgénique, NDLR) ne se pose pas pour l’instant ». Ce dernier a dénoncé certains pays de l’UE dénonçant leur double langage : « On en a marre des pays du nord de l’Europe, Danemark, Suède et Finlande, donneurs de leçons sur l’environnement. Ils sont les champions de l’importation de soja OGM pour des raisons de marché, et dans le même temps, ils nous montrent du doigt sur ce sujet. »

Annonces du ministre de l’Agriculture

Invité l’avant dernier jour du Congrès, Dominique Bussereau a pu mesurer le degré d’inquiétudes des producteurs de grandes cultures sur de nombreux sujets. Il les a assuré « de rester vigilant sur le mandat confié » à la Commission dans le cadre des négociations de l’OMC. Il a aussi annoncé sa demande auprès des instances bruxelloises d’une avance de versement des aides Pac au 15 octobre ainsi qu’une hausse de la superficie maximale garantie bénéficiant de l’aide aux cultures énergétiques.

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