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ORAMA - GRANDES CULTURES Produire plus et réguler les marchés

À quelques semaines du Sommet du végétal, le syndicat des producteurs de grandes cultures entend défendre les outils de gestion de marché de la politique agricole commune et réaffirme sa volonté de produire davantage pour « nourrir la planète »

SAUVEGARDE. Le syndicat des producteurs de grandes cultures, Orama (qui regroupe l’AGPB, l’AGPM et la Fop), entend défendre les outils de gestion de la politique agricole commune, lors du prochain Sommet du végétal, qui se tiendra les 19 et 20 septembre à Tours. Même si la conjoncture actuelle est très favorable en termes de prix, les dirigeants du syndicat ont réaffirmé leur attachement à une politique agricole européenne forte, régulatrice des marchés, et portée vers la recherche de productivité, lors d’un point presse le 5 septembre.

Pour une Pac tournée vers la production et l’équilibre des marchés

Orama ne se satisfait pas de la hausse conjoncturelle et ne désarme pas dans son combat pour la défense des outils de gestion de marché que « la Commission européenne et un certain nombre d’états membres veulent abandonner ».

L’association des producteurs de grandes cultures a dénoncé le manque d’ambition de l’Union européenne en matière agricole. « N’importe quel prétexte est bon pour se désengager de l’orientation des productions, pour abandonner l’organisation des marchés, pour laisser évoluer ces derniers au gré des aléas climatiques et des concurrences indues », regrette Orama. Et de s’étonner de cette stratégie « au regard des perspectives démographiques et des besoins de grains dans le monde ». Car les producteurs de céréales comptent bien participer au défi de l’alimentation mondiale. Il faudrait 200 Mt de céréales et 10 Mt d’oléagineux d’ici dix ans, selon Orama. « Et où les faire ? Dans une zone assez fiable, en Europe où même avec une mauvaise météo, on maintient au moins 50% de notre potentiel de production. Il faut donc produire plus et mieux », assure Philippe Pinta, président d’Orama et de l’AGPB. D’où la nécessité selon Orama de disposer de toutes les techniques de production existantes et de disposer des meilleures molécules dans le traitement des plantes. «Il faut produire plus et mieux pour l’environnement. On pense que c’est tout à fait jouable. Pour cela il faut booster la recherche, l’agriculture de précision et trouver les meilleures molécules pour soigner les plantes sans porter atteinte à l’environnement», a déclaré le président d’Orama. C’est pourquoi le syndicat demande à « accéder dans les meilleurs délais aux techniques, produits et ressources en eau nécessaires à l’augmentation de notre productivité et à de nouvelles améliorations de la qualité de nos récoltes ».

Orienter les productions mais aussi réguler les marchés. Pour cela, Orama estime qu’il faut regarder comment exister quand le moment est difficile.

Il faut « compter sur l’intervention, les aides et imaginer de nouveaux outils comme la caisse pour aléas qui a fait ses preuves ». « Le maintien des outils, certes vieux, mais qui ont fait leur preuve par le passé et peu chers » est donc une priorité. «L’existence de stocks publics est nécessaire pour mieux assurer l’approvisionnement des transformateurs de céréales dans des circonstances défavorables. Nul ne peut prédire que les prix ne se retourneront pas et qu’il n’y aura pas opportunité à reconstituer des stocks publics». « L’important est de ne pas tout lâcher malgré l’embellie actuelle », conclut Philippe Pinta.

Hausse des prix : « 100 euros en trois mois, c’est ingérable pour nos coops »

La fermeté constatée depuis quelques semaines sur les marchés céréaliers, et oléagineux dans une moindre mesure, ont surpris les syndicats de producteurs. « On ne l’a pas vu venir, personne ne sait ce qu’il adviendra. On savait que les prix allaient monter, on ne pensait pas que ce serait si long, et une fois dedans, que ça irait si vite », s’étonne encore Philippe Pinta.

Cette hausse demeure toutefois une « satisfaction » pour Orama, de plus « avec de tels niveaux de prix, on peut espérer que d’autres agricultures vont pouvoir produire et d’ici deux ans, on pourrait avoir une hausse de production significative et ainsi permettre aux agricultures vivrières de se développer », explique le président de l’AGPB.

Mais si la hausse est plutôt bien accueillie par Orama, son président déplore l’extrême volatilité des prix : « De tels à coups ne sont pas bons pour nos filières. On préfère que les cours oscillent entre vingt et trente euros. Cent euros de progression en trois mois, c’est ingérable pour nos coopératives ».

Pérenniser la filière éthanol, menacée par la fermeté du blé alimentaire

Concernant la production de biocarburant, et notamment de bioéthanol, Orama « réfléchit à monter un système pour ne pas handicaper les agriculteurs déjà engagés. L’objectif est de ne pas avoir trop d’écart entre le blé éthanol et le blé alimentaire », explique Philippe Pinta.

Le président d’Orama a aussi insisté sur la nécessité de ne pas réduire les jachères à néant. « La jachère à zéro pourcent n’est pas une bonne chose. Il faut garder au moins les bandes enherbées le long des cours d’eau. De plus, on a besoin de développer le non alimentaire et pour ça, on doit développer et augmenter les aides énergétiques » et de disposer de surfaces agricoles suffisantes, a-t-il expliqué.

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