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Optimiser le nettoyage, un équilibre à trouver

« Nous trouvons de plus en plus de graines étrangères qui avaient plus ou moins disparu: de l'ergot, mais aussi davantage de grains cassés » dans les lots de blés réceptionnés, a témoigné Pierre Marteau, directeur technique des Moulins Bourgeois, le 15 octobre lors de la table ronde proposée par les JTIC. Cela remet-il en cause les diagrammes de nettoyage précédemment simplifiés dans la filière ? Quelque 60 % du nettoyage des blés français est réalisé au niveau des OS, dont 63 % des sites sont équipés à cet effet. Ce taux est de 37 % pour les silos portuaires ou fluviaux. « Le nettoyage fait partie intégrante de notre métier, comme l'allotement ou la désinsectisation », commente Emmanuel Perdrix, responsable qualité Soufflet Agriculture. 42 % des silos concernés disposent d'un nettoyeur-séparateur (éliminant 8085 % des déchets à 200 t/h) et 28 % d'un émotteur. La présence d'impuretés diminuant le débit, le nettoyage permet de réduire le temps de ventilation. D'où le choix, pour 60 % des OS, de réaliser ce tri dès la réception. L'ambition de cette étape est avant tout d'améliorer les conditions de conservation des grains, puis de les mettre aux normes, sanitaires ou commerciales.

La question économique

« L'aspect freinte est important à prendre en compte. Plus on pousse le nettoyage, plus il y a de grains sains dans les déchets », confirme Emmanuel Perdrix. Chercher à améliorer la valeur commerciale d'un lot par un tri plus poussé est donc une équation difficile, d'autant que les opérateurs manquent de références pour en évaluer le coût. Et sa valorisation n'est pas toujours évidente. L'effort est raisonné sur la base du rapport coût/prime, et donc débouché. Sachant que « les réfactions ne sont pas assez dissuasives », confie Jean-François Guillon, responsable Exploitation Invivo/silo de Metz.

Le trieur optique (très efficace pour ôter les ergots) pourrait être un allié pour optimiser la freinte. Mais « il ne s'agit que d'un appareil de finition », souligne Patrick Madiot, expert Triage industriel Labo Sem. Basé sur la réflectabilité et la couleur du grain, il « ne travaille que sur un lot homogène ». Il faut donc le cantonner à son rôle premier : éliminer ce que les autres n'ont pas fait. Les Moulins Bourgeois ont choisi de s'en doter pour des flux plus modestes et sensibles : leurs céréales bio. De plus, son débit est plus faible, il nécessite du personnel compétent, un réglage fin et multifactoriel. Des éléments synonymes de coût. Et il suppose un environnement confiné, non poussiéreux, sans variation de température ou pollution lumineuse. Peu adapté aux tours de nettoyage donc.

Autre solution pour être plus précis dans le nettoyage : adapter les réglages, mais cela ralentit les cadences. Et OS et transformateurs ne peuvent se permettre de modifier les réglages à chaque lot travaillé. « Le débit du nettoyage est défini par celui du moulin », commente Pierre Marteau. De la même manière, « il est illusoire de croire que l'on pourra nettoyer 100 % des blés à réception, compte tenu de la vitesse de rentrée des moissons, réagit Emmanuel Perdrix. Le matériel agricole a beaucoup évolué », accélérant les cadences. « Nous avons besoin de nous équiper avec du matériel adapté à nos débits », assure Emmanuel Perdrix. Pas si évident.

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