Séliance
Optimisation des outils de triage
Séliance, union des coopératives Noriap et Cap Seine, pour la production de semences certifiées, est née le 14 juin 2012. Composée de quatre sites, sa production annuelle est de 380.000 quintaux de semences.
Le site d’Auffay (76), le plus important et sur lequel a été investi 1,5 M€, est opérationnel depuis juillet 2012, avec des capacités de triage de 4.000 à 4.500 quintaux par jour. « Étant quasiment situés en agglomération, nous devons faire particulièrement attention à notre environnement, en termes d’entretien, de bruits et d’émissions de poussières. La fosse de réception est équipée de capteurs de poussières lors des déchargements. L’usine est équipée de doubles parois qui condensent le bruit vers l’intérieur », explique Emmanuel Deloge, responsable de la station de semences d’Auffay.
Un travail en flux tendu
Sur la première campagne, les volumes réceptionnés se sont montés à 177.000 q, dont 65 % de blé, 24 % d’orge, 3 % d’autres céréales à paille, 2 % de pois, 3 % de féverole et 4 % de lin textile. « Ce dernier étant une particularité du site d’Auffay », précise Emmanuel Deloge. Les graines proviennent exclusivement de la Seine-Maritime, l’Eure, l’Oise et la Somme.
« Le temps de latence des graines dans les cellules de stockage est de 3-4 jours. Nous travaillons en flux rapide. L’année dernière, en période de pointe, nous avons fait jusqu’à 17.000 q par jour. De novembre à février, c’est plus calme. C’est à ce moment que nous allons nous occuper du pois et du lin textile, par exemple. »
En termes de débouchés, près de 40 % de la production est commercialisée par Noriap et Cap Seine, 50 % part chez Semences de France, et 10 % est dédiée à des donneurs d’ordre, comme Syngenta ou Saaten Union. Nous faisons également des semences de base, qui repartent chez les agriculteurs multiplicateurs. Quelque 15 % des volumes globaux sont exportés, principalement sur l’Angleterre, l’Allemagne, l’Italie, la Hongrie et l’Espagne. « Les exportations ont tendance à augmenter, notamment avec les orges et les blés hybrides, des marchés très porteurs actuellement. »
Il y a 15 cellules de réception pour les produits bruts, dont les tailles s’échelonnent de 2.000 à 8.000 quintaux, avec une capacité totale de 64.000 quintaux. Les graines vont successivement passer par un pré-trieur, un pré-nettoyeur – afin de dégrossir les impuretés –, un ébarbeur et un nettoyeur-séparateur. Les grains longs, ceux qui ont encore leur barbe, sont considérés comme des déchets. Ils vont être triés en deux catégories : les grains propres mais cassés retournent vers les silos portuaires des coopératives, et les pailles vont passer dans une chambre à poussières et être recyclées en compost.
Des trieurs optiques pour un débit de triage de 15 t/h
Les “ bonnes ” graines poursuivent sur le triage. Il existe deux lignes de triage. Une ancienne, avec table densimétrique et un débit de 8 t/h. Une nouvelle, avec des trieurs optiques, qui permettent une vitesse de tri de 15 t/h. « Une technologie qui n’existe que depuis deux ans sur les céréales à paille », indique emmanuel Deloge. De plus, avec l’utilisation décroissante de produits phytosanitaires, les parcelles sont plus sales, ce qui peut poser un problème de débit avec les trieurs conventionnels. Ce nouveau matériel est monté dans un local indépendant du reste de la structure, pour éviter que les vibrations ne se répercutent. À noter que les deux lignes sont automatisées et gérées par une seule personne. En fin de ligne, il y a un préleveur automatique qui effectue des échantillonnages toutes les 120 secondes. Ces échantillons sont conservés pendant un an.
Enfin, les graines sont acheminées vers les cellules de stockage. Au nombre de 32, leur capacité est de 150 t chacune. Avant leur sortie de l’usine, les semences sont traitées. Quelque 7.000 quintaux partent en vrac, mais l’essentiel sort sous forme conditionnée, en sacs (25 kg ou 500.000 graines) ou en big-bag. « Aujourd’hui, nous faisons environ 60 % de sacs et 40 % de big-bag. Mais la part de big-bag devrait augmenter, car c’est le plus rentable. D’ailleurs, notre prochain investissement sera un nouveau big-bager, prévu pour 2014 ».