Oléopportunités
Après le blé tendre, c'est au tour des cultures oléoprotéagineuses de se voir proposer un plan par la filière (voir page 5), afin de limiter la dépendance en protéines végétales de l'élevage français. Même si la nutrition animale peut potentiellement limiter ses besoins en protéine importée, grâce au plan Blé tendre, le gain attendu au niveau de sa teneur en protéine est surtout une demande de l'export français. Ainsi, le plan Protéine dans la filière oléoprotéagineuse, qui aurait pour principale conséquence une réduction des importations de tourteaux de soja, répond davantage aux enjeux environnementaux actuels, en particulier à la nécessité de réduire les gaz à effet de serre. Mais pas seulement. En termes d'image, les productions animales devraient limiter également le recours aux OGM entrant dans la composition des aliments du bétail, en utilisant davantage de pois, de féveroles ou encore de luzernes déshydratées (qui entre aussi dans ce plan, voir page 5). L'enjeu est ainsi doublement intéressant pour notre agriculture en mal de reconnaissance du grand public, notamment sur les questions d'alimentation des élevages. Mais la filière n'en est pas à son coup d'essai. Plusieurs tentatives ont déjà vu le jour pour dynamiser la production de sources de protéines en France, sans apporter entière satisfaction. Car les obstacles au remplacement des tourteaux de soja restent nombreux. Il ne suffit pas de rendre une production attractive (via des aides) pour pérenniser une filière dans son ensemble. Les surfaces actuelles de pois ou de féveroles en témoignent… Une recherche variétale efficace, des outils de transformation dédiés ou encore la contractualisation interfilière sont autant d'élements (entre autres), qui permettront de réduire dans la durée la dépendance en protéines végétales de la France. Une bonne initiative à quelques mois de la Cop 21.