Aller au contenu principal

OGM : les semenciers contre l’indemnité

Après son passage en première lecture au Sénat, certains points de la loi «OGM» sont loin de satisfaire pro et anti OGM.

DES MODIFICATIONS INTERVENUES après passage en première lecture devant le Sénat, le fonds d’indemnisation et le registre départemental des cultures commerciales d’organismes génétiquement modifiés (OGM) sont les points qui ont suscité le plus de réactions chez les opposants aux OGM comme chez leur partisans.

Les semenciers peu prompts à participer à l’indemnisation

Le texte modifié par le Sénat prévoit que le fonds financier destiné à indemniser les agriculteurs victimes de contamination soit «également abondé par des contributions versées par les organismes professionnels et interprofessionnels» et non pas seulement par les agriculteurs producteurs d’OGM. Cette rectification, appuyée par le sénateur Jean Bizet, est loin de satisfaire tous les partisans des organismes génétiquement modifiés, notamment les semenciers. Pour le directeur général du Groupement national interprofessionnel des semences et plants (Gnis), Philippe Gracien, «dans la mesure où les plantes sont autorisées par les autorités administratives, les semenciers estiment qu’ils n’ont pas à intervenir dans le financement du fonds d’indemnisation». «La responsabilité concernant l’utilisation des OGM revient plutôt à leurs clients», c’est-à-dire aux agriculteurs, explique-t-il. Selon lui, l’existence même de ce fonds n’est pas justifiée, estimant que «la coexistence est possible, les semenciers espèrent que ce fonds n’existe jamais». Chez Pioneer, on reste plus nuancé pour le moment : «on attend que la loi soit promulguée pour se prononcer sur notre participation», déclare Karine Affaton, responsable de communication de la société semencière, ajoutant tout de même que «la participation des semenciers au fonds ne leur paraît pas adaptée». Même position pour la firme Monsanto qui reconnaît pour sa part «une responsabilité d’informer les agriculteurs qui souhaitent produire des OGM et de mettre tout en œuvre pour assurer la coexistence des cultures» mais qui rejette l’idée d’abonder le fonds «dès l’instant où il existe un cahier des charges à suivre».

Greenpeace et la Fnab dénoncent une loi partisane

L’association de protection de l’environnement, Greenpeace, ne se satisfait pas des quelques modifications de la loi qui ne sont que «des améliorations à la marge», selon Arnaud Apoteker, responsable de la campagne OGM. L’obligation de tenir un registre des cultures transgéniques destiné au public ne le satisfait pas. En effet, celui-ci avait pour but d’assurer une certaine transparence vis-à-vis des consommateurs, or ce registre sera départemental. Il sera donc impossible pour le citoyen, si la loi n’évolue pas sur cette question, de savoir où sont localisés les champs d’OGM. «C’est une loi protectrice pour le lobby pro OGM», estime A. Apoteker. Concernant le fonds d’indemnisation, il juge «illogique» qu’un producteur de non-OGM soit contraint d’abonder le fonds.

Vincent Perrot, délégué général de la Fédération nationale des agriculteurs biologiques, adopte le même point de vue, regrettant que le texte soit peu précis sur cette indemnisation. «Sur quoi sera basé le montant de l’indemnité ?», s’interroge-t-il, craignant qu’elle ne tienne compte «que de la perte directe de revenu, et ignore la perte de confiance et de clients, générée par une pollution génétique».

Les plus lus

Engrais chimique en granulé
Marché des engrais : demande encore timorée et prix en repli

Dans un contexte de cours du blé français au plus bas et des trésoreries affectées dans les fermes, l'activité est limitée.

Culture de soja.
La profession agricole veut profiter du nouveau report du RDUE pour le simplifier

Pour la seconde fois, la Commission européenne propose de reporter d’un an l’entrée en application de la RDUE, la…

FranceAgriMer atténue la lourdeur des bilans français des céréales

L’Établissement public a abaissé sa prévision de stocks finaux pour 2025-2026 en blé tendre, orge et maïs grain. Les…

De gauche à droite : Ghislain Caron (Cargill), vice-président de l'Usipa, Carlota Pons (Tereos), vice-présidente, Mariane Flamary, déléguée générale, Sophie Verpoort (ADM), trésorière, Marie-Laure Empinet (Roquette), présidente et Cécile Duputel (Roquette), administratrice à l'AG de l'Usipa le 25 septembre 2025
L’amidonnerie française fait grise mine

Le chiffre d’affaires de l’amidonnerie française a reculé de 21 % sur l’année 2024, avec pour conséquence le repli des achats…

Graphique prix blé orge maïs France au 9 octobre 2025
Marché des céréales du 9 octobre 2025 - Le prix du blé français frôle les 190 €/t avec l’amélioration de sa compétitivité à l'international

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 8 et le 9 octobre 2025, expliquée par La Dépêche-Le Petit…

Joël Ratel, directeur général de Nord Céréales
Nord Céréales : une campagne à l’exportation qui peine à démarrer

Les chargements du terminal céréalier dunkerquois sur le premier trimestre de la campagne de commercialisation 2025-2026 sont…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne