OGM : la Fefac refuse la renationalisation
Les fabricants d'aliments pour animaux européens ont demandé le retrait de la proposition bruxelloise laissant le choix aux États membres d'incorporer les OGM dans la chaîne alimentaire.
Rassemblés à Cologne (Allemagne) à l'occasion de l'assemblée générale de leur fédération (Fefac), les fabricants d'aliments pour animaux européens ont officiellement pris position contre la renationalisation de l'autorisation d'utilisation des OGM, proposée par la Commission le 22 avril. Ils font valoir qu'elle romprait les règles du marché unique. Et qu'elle engendrerait d'importants surcoûts, tant sur les importations d'origine pays tiers que sur les flux intra-européens. Sans compter le risque de rupture d'approvisionnement si certains importateurs ne venaient plus en UE par peur de l'immobilisation d'un navire (analyses). L'étude d'impact va être lancée, au moins, dans certains pays potentiellement intéressés par cette possibilité.
Les volumes UE se sont effrités en 2014 (-0,5 %) à 153,4 Mt. Les aliments Ruminants et Porcs perdent - 1,2 % quand les aliments Volailles progressent de 0,3 %. La Pologne connaît la plus forte croissance (+7 % à 9,15 Mt), suivie de l'Allemagne (+2,3 % à 24 Mt). Viennent ensuite la France (-0,7 % à 21,1 Mt), et l'Espagne (-0,8 % à 20,7 Mt). Les prévisions 2015 tendent vers une légère hausse en Volailles (+à 0,5 %), et une baisse en Porcs et Ruminants (-1,5 %). L'embargo russe pourrait encore peser en Porcs, cette année.
Pour Jens Schaps (DG Agri), au contraire, une telle autorisation pourrait avoir des effets bénéfiques pour réduire le déficit protéique de l'UE (73 % d'importations). Il pense qu'elle soutiendrait le développement des cultures de plantes riches en protéines, dans les pays qui in-terdiraient les OGM. Il a rappelé que, depuis le 13 mars, la Directive 2015/412 donne déjà aux États membres le droit de restreindre ou d'interdire la culture des OGM sur leur territoire. La proposition que les États membres puissent restreindre ou interdire l'utilisation d'OGM dans la chaîne alimentaire s'inscrirait donc dans une certaine logique. Jens Schaps a aussi rappelé que la Commission a autorisé, le 24 avril, l'utilisation de 17 OGM pour l'utilisation en alimentation animale ou humaine, qui s'ajoutent aux 58 autorisations précédentes. L'éventuelle modification de la procédure d'autorisation, désormais soumise au Parlement et au Conseil des ministres, obligerait peut être les États membres à adopter une position. Ils ont toujours refusé de le faire, reportant depuis 2003 chaque décision d'adopter ou non un OGM à la Commission.