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Œufs et ovoproduits : situation de nos échanges avec l’UE et pays tiers

Selon une note réalisée par le service économie de l’Institut technique de l’aviculture (Itavi), l’excédent commercial de la filière œuf s’accroît en valeur.

AVEC UN RETOUR à la normale sur le marché des œufs en Europe après l’épizootie d’influenza aviaire et la canicule, les échanges français de la filière œuf sont à nouveau en déficit en 2004 en volume mais dégagent un excédent commercial de 41,8 ME contre 22,2 ME en 2003.

Recul volumique des échanges communautaires d’œufs

Depuis 1996, nos échanges d’œufs en coquille sont déficitaires en volume et, sur les trois dernières années, le déficit frôle les 40.000 t. Ces déficits records s’expliquent par la hausse de 6,2% par an de nos importations et la baisse de 5,4% par an de nos exportations depuis 2001. En 2004, notre déficit dépasse les 39.000 t contre 38.300 t en 2003. Par contre, notre déficit commercial se réduit considérablement en passant de 15,9 ME en 2003 à 1,5 ME en 2004, grâce à une très forte revalorisation du prix des œufs à l’export (+5%). Ceci s’explique par un retour à une structure plus traditionnelle de nos échanges avec des achats d’œufs destinés à l’industrie et des ventes comprenant une part importante d’œufs alternatifs (plein air, libre parcours, bio). En 2003, l’épidémie d’influenza aviaire avait perturbé la nature de ces échanges. En 2004, ce différentiel est de 71 centimes contre 30 centimes en 2003. Le prix moyen à l’achat s’établit à 0,59 E/kg, contre un prix moyen des œufs exportés de 1,30 E/kg.

En 2004, avec près de 31.000 t, nos exportations reculent de plus de 28%, soit une perte de 12.000 t en un an. En effet en 2003, nos ventes avaient été dopées par l’épidémie d’influenza aviaire qui avait privé le marché allemand de son approvisionnement néerlandais. En 2004, nous perdons des volumes vers tous nos principaux débouchés européens (-33%). L’Allemagne, tout en restant la première destination des œufs français, renoue avec la tendance à la réduction de ses importations en provenance de France (9.400 t et -39% par rapport à 2003) mais ces exportations s’accompagnent d’une forte hausse du prix moyen qui s’établit à 1,21 E/kg contre 1,04 E/kg en 2003. Nos ventes vers la Belgique (deuxième débouché -25% du total des exportations) sont en baisse de 15% mais c’est une des seules destinations où le prix moyen de l’œuf est en baisse. Nos ventes vers le Royaume-Uni, après avoir régulièrement progressé depuis 1999, sont en repli pour la deuxième année consécutive, soit -8% en 2004/2003 et représentent 15% du total contre 24% en 2002. Nos expéditions vers les Pays-Bas sont elles-aussi en repli et retrouvent en 2003 le niveau de 2002 de 12%. Nos ventes vers la Suisse qui avaient fortement augmenté en 2003 maintiennent leur volume en 2004.

Après le record atteint en 2003, nos importations d’œufs en 2004 ont porté sur près de 70.000 t soit un recul de 11.400 t par rapport à 2003. Nos importations en valeur enregistrent un repli de près de 40% en raison de la baisse du prix moyen de l’oeuf (0,59 E/ kg contre 0,85 E/kg en 2003). Depuis 2001, L’Espagne est devenue notre premier fournisseur. En 2004, elle conforte sa position avec 67% de nos approvisionnements contre 60% en 2003, en dépit d’une petite baisse de 4% des volumes s’accompagnant d’une chute des prix moyens de 31%. Nos achats, en provenance de Belgique et des Pays Bas, se replient respectivement de 12% et 10% alors que ceux en provenance et d’Allemagne, après avoir été divisés par deux en 2003, progressent légèrement. Nos achats en provenance d’Italie se replient de 86%. Les arrivages en provenance de Pologne et de République tchèque avaient été significatifs en 2003, en liaison avec l’absence des œufs néerlandais sur le marché européen pour cause d’épizootie d’influenza aviaire. En 2004, ces expéditions n’ont pas été reconduites par la République tchèque et ont été divisées par deux par la Pologne.

Des échanges communautaires d’ovoproduits excédentaires

Depuis 1994, nos échanges d’ovoproduits sont excédentaires. Mais depuis 2001, on observe une réduction de notre excédent en volume (en tonnes équivalent œuf coquille, Teoc) en raison d’un plus fort développement de nos importations (+10,8% par an) que de nos exportations (+4,7% par an). En 2004, les volumes échangés atteignent des records soit près de 80.000 t expédiées (+10% par rapport à 2003) et 57.000 t achetées (+18%). Notre excédent commercial progresse à nouveau en raison d’une meilleure revalorisation des prix à l’exportation de certains ovoproduits (particulièrement les albumines liquides et séchées).

Après la baisse de 3,6% en 2003, nos exportations d’ovoproduits alimentaires en 2004, progressent de 7,1% en volume, tirées par le développement de nos expéditions d’entiers séchés ou liquides et de jaunes liquides. Plus du tiers de nos exportations en volume concerne des jaunes liquides (+ 26%) à destination de l’Allemagne et de la Belgique. Nos ventes d’entiers séchés progressent de 27% à destination du Royaume-Uni, de l’Italie de la Suède et de l’Allemagne et représentent près du quart de nos expéditions. Les exportations d’entiers liquides progressent de 3% en raison de la progression vers l’Allemagne, alors que la Belgique réduit sensiblement ses achats. La baisse de nos expéditions d’albumines liquides est essentiellement due à la réduction de 2.100 t de nos ventes vers la Belgique mais celle-ci s’accompagne d’une hausse du prix moyen qui s’établit à 0,79 ct/kg en 2004 contre 0,68 ct/kg en 2003. Les exportations d’albumines séchées reculent de 8% en volume avec la baisse des achats belges et britanniques alors que ceux vers le marché asiatique progressent de 19% tirés par la demande japonaise. En valeur, nos exportations de produits alimentaires progressent de 7,6% avec la forte revalorisation des prix des blancs (entiers et liquides) et des jaunes séchés, et en dépit du repli des prix des autres ovoproduits. Le Royaume-Uni reste de loin notre premier débouché en valeur suivie par l’Allemagne qui ravit ainsi à la Belgique la deuxième place et confirme l’augmentation de ses achats depuis 2000. En 2004, le marché asiatique a été porteur, ainsi le Japon se retrouve être le quatrième débouché en valeur en raison de la forte augmentation des expéditions d’albumines. Nos expéditions vers l’Europe du Sud sont elles-aussi en augmentation.

Nos importations d’ovoproduits, sont globalement en croissance depuis 2000. En 2004, elles enregistrent une nouvelle progression en volume de 14,9% (Teoc) et en valeur de 2,5%. Cette moindre performance en valeur s’explique par la forte baisse des prix moyens de certains ovoproduits (entier liquide -14%, entier séché -28%, jaune séché -26%) que ne viennent pas compenser les petites hausses enregistrées par les jaunes liquides et les albumines séchées. Nos achats d’ovoproduits alimentaires concernent à 77% des produits liquides, en hausse de 17% en 2004 avec une baisse pour les albumines. Nos achats d’ovoproduits en volume poursuivent leur croissance à l’exception des entiers. La Belgique, avec 38% du total, reste de loin notre premier fournisseur, mais enregistre un repli de 15% par rapport à 2003. Elle fournit 56% de notre approvisionnement en albumines séchées et plus du tiers des ovoproduits liquides (en particulier des entiers). L’Allemagne cède sa place de deuxième fournisseur (-15%) au profit de l’Italie (+34,8%). L’Espagne continue de gagner des parts de marché et progressent de 18% en 2004.

Commerce extracommunautaire orienté à la hausse

Les exportations extracommunautaires d’œufs en coquille avaient enregistré une forte diminution en 2003 (1,1 milliard d’œufs exportés en 2002, 520 millions en 2003), en relation avec l’épizootie d’influenza aviaire aux Pays-Bas, principal exportateur communautaire. Les exportations d’ovoproduits avaient atteint 100.000 t équivalent œufs coquille (coefficients bilans) en 2002, contre 94.500 en 2003 (-6%).

En 2004, les exportations extracommunautaires sont à nouveau orientées à la hausse (+63% pour les exportations d’œufs en coquille, stabilité pour les exportations de jaunes et d’entiers et progression de 39% des exportations d’albumines). Les exportations d’ovoproduits (jaunes, entiers et albumines) représentent environ 60% des exportations extracommunautaires (exprimées en tonnes équivalent œuf coquille).

Les importations extracommunautaires d’oeufs et d’ovoproduits étaient en forte progression en 2003 (29.500 t en 2002, 69.000 t en 2003, coefficients bilans, soit +134%). Les importations d’œufs en coquille (près de 800 millions d’unités en 2003) représentaient 75% des importations totales, elles ont triplé en 2003, notamment en provenance de Pologne (24.600 tonnes en 2003 contre 6.000 t en 2002) et de Hongrie. En 2004, avec le retour à la normale aux Pays-Bas, les achats extracommunautaires sont en repli global de 47% en tonnes équivalent oeuf coquille (-68% en œuf coquille, -55% sur les ovalbumines), mais en progression de plus de 50% sur les entiers et jaunes. Les œufs en coquille représentent 45% des achats globaux exprimés en tonnes équivalent œufs coquille, les albumines 8% et les entiers et jaunes 47%.

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