OCDE : un contexte favorable à l'agriculture française
Selon l'organisme de conseil international, la monnaie européenne se maintiendrait à un faible niveau, et le pétrole n'atteindrait pas la barre des 100 dollars le baril d'ici 2016.
Bonne nouvelle pour les exportations européennes et françaises de grains. « L'euro devrait continuer de se maintenir à un faible niveau par rapport au dollar, vu la plus forte croissance des États-Unis par rapport à l'UE », a expliqué Catherine L. Mann, responsable du département Économie de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), à Paris le 18 mars. Au point d'arriver à parité ? Pas forcément, selon la spécialiste. « Le différentiel de croissance entre les États-Unis et la zone euro se réduit, facteur de frein à la baisse de l'euro. Les décisions de la Fed dans les mois à venir permettront d'y voir plus clair », justifie-t-elle. Cette dernière a annoncé le 18 mars qu'elle ne relèverait pas, pour le moment, ses taux d'intérêts.
Le possible accord Iran/États-Unis sur le nucléaire vu comme facteur de baisse du barilLe pétrole ne connaîtrait pas, non plus, un fort rebond sur le moyen terme. « Le baril ne devrait pas repasser la barre des 100 $ à l'horizon 2016 », estime Catherine L. Mann. La structure du marché du pétrole a changé, selon la spécialiste. L'Arabie saoudite ne souhaite pas réduire sa production, afin de consolider ses positions. Et le possible accord entre l'Iran et les États-Unis sur le nucléaire pourrait faire repartir à la hausse les exportations de la république islamique.
Pour toutes ces raisons, la compétitivité de l'agriculture hexagonale, tant sur l'intérieur qu'à l'export, s'en trouverait renforcée, selon les experts de l'OCDE. « Les agriculteurs auront plus de marge de manœuvre dans leurs choix de prix en France et à l'étranger, du fait du bas coût des énergies mais aussi des engrais », explique Antoine Goujard, économiste à l'OCDE. Attention, tout de même, à l'importation de protéines et au comportement des distributeurs. « Les discussions annuelles sur les tarifs entre la grande distribution et ses fournisseurs ont eu lieu début mars et incorporeront la baisse des prix du pétrole », prévient le spécialiste.