Aller au contenu principal

Nutrition animale - Le Snia veut croire aux 20 Mt d’aliments composés en 2025

Le Syndicat national de l'industrie de la nutrition animale (Snia) réaffirme que revenir aux 20 Mt d’aliments pour animaux fabriqués en France est possible en 2025, si aucune épizootie ne vient rompre la dynamique engagée après l’influenza aviaire et malgré l’érosion continue du porc. 

Philippe Manry. Il croit à la reprise de l’élevage à laquelle les fabricants d’aliments veulent contribuer sur des sujets, comme les performances techniques, économiques et environnementales.
© Chantal Nicolas

François Cholat, le président du Syndicat national de l'industrie de la nutrition animale (Snia) y croit dur comme fer : la nutrition animale française peut revenir aux 20 Mt l’an prochain. Il l’a réaffirmé lors de sa conférence de rentrée, le 12 septembre. 

Lire aussi : Nutrition animale - « La Bretagne dispose d’un potentiel important mais seul le redémarrage de l’élevage pourra contrer vingt-quatre ans de récession », affirme Hervé Vasseur

Des tonnages attendus à 19,7 Mt en 2024

Le rebond est à +2,8 % des volumes sur la campagne 2023-2024. Les tonnages pourraient atteindre 19,7 Mt sur l’année 2024 selon Philippe Manry, vice-président du Snia, ouvrant ainsi la porte à un certain optimisme prudent. Mais, si les ruminants et les volailles s’affichent en forme, d’autres espèces notamment le porc (malgré le plan de filière qui vient d’être publié par Inaporc) mais aussi les ovins/caprins et les lapins, connaissent une érosion probablement durable. 

C’est aussi le cas des aliments bio qui ont perdu 12,3% en volume entre 2021 et 2022 puis 11,2% entre 2022 et 2023. Le repli affecte différents segments prémium en raison du repli des achats des consommateurs comme c’est le cas pour les poulets sous signe de qualité (AOC, label Rouge, bio) dont la production a enregistré -14,5 % en 2022, -4,4 % en 2023. «  Il se pourrait que ces marchés aient atteint leur plancher avec un début de reprise cette année », espère Philippe Manry. 

Il croit à la reprise de l’élevage à laquelle les fabricants d’aliments veulent contribuer sur des sujets comme la transmission des élevages, leur modernisation et, de façon plus directe, leurs performances techniques, économiques et environnementales. 

Des matières premières sous tension

Parmi les dossiers chauds : la reprise des tensions sur les approvisionnements dont la volatilité revient, et des dossiers compliqués comme les vitamines avec la fermeture d’une usine BASF malgré le soulagement de la reprise de l’activité acides aminés de l’usine Eurolysine d’Amiens. 

Sur les approvisionnements, c’est surtout l’incertitude sur les conditions d’application du nouveau règlement européen contre la déforestation importée (RDUE) qui devrait entrer en application le 1er janvier 2025. Les fournisseurs ne se positionnent toujours pas ni en volume ni en prix alors que les fabricants d’aliments pour animaux poursuivent leurs efforts dans le cadre de leur manifeste Duralim avec 75% d’importation non déforestante au 1er janvier 2024 sur le chemin des 100% prévus pour début 2025 selon la méthode du mass balance et non de la traçabilité à la parcelle demandée par l’UE. 

Lire aussi : Huile de palme, soja, cacao : la loi contre la déforestation importée sous pression

« Nous demandons l’application pragmatique de la réglementation car il existe un vrai risque de rupture de nos approvisionnements » alerte Ludovic Michel, vice-président du Snia. 

Actions durables en cours...

Collectivement, le secteur vise -20 % d’émissions de gaz à effet de serre entre 2020 et 2030. La réduction de son impact environnemental passe par la réduction de la consommation énergétique des usines, le plan de sobriété hydrique en cours de rédaction, la collecte et le recyclage des emballages grâce à la filière dédiée Valoralim mais aussi le guide de méthodologie de la valeur carbone des aliments. Testé depuis le début de l’année, il sera disponible en ligne mi septembre. « Pour éviter toute distorsion, il faut que les bases de données convergent entre les différents pays européens » pointe toutefois Ludovic Michel. Un nouveau module de certification Oqualim sera disponible en 2025. Fin octobre, le CSNA (conseil scientifique de la nutrition animale) devrait éditer un guide de tous les leviers de réduction de l’émission de méthane de l’élevage via la nutrition animale mais pas uniquement, génétique et conduite d’élevage se combinant aussi à ces efforts. 

Enfin, le référentiel de la responsabilité sociétale pour le Snia et le secteur d’activité, Respons, est revu pour les 4 prochaines années. Respons 2.0 intègre notamment les plans de filières animales et végétales pour accompagner les entreprises dans le développement de leurs démarches RSE.

Lire aussi : Les aliments d’allaitement incorporent désormais des huiles végétales durables voire de l'huile d'insecte

Les plus lus

Illustration de Donald Trump et Xi Jinping s’affrontant dans un bras de fer, symbolisant la rivalité commerciale entre les États-Unis et la Chine.
Taxes douanières : Donald Trump est-il en train de pousser les acheteurs chinois vers l’orge française ?

Lors du colloque du 3 avril sur les orges brassicoles à Orléans, Alexis Garnot, trader chez Soufflet Négoce, a alerté sur les…

Illustration d’un port de commerce avec des grues, un navire cargo et un tas de blé symbolisant les exportations céréalières françaises vers l’étranger
Taxes douanières de Donald Trump : FranceAgriMer confirme le manque de visibilité sur le prix des céréales

FranceAgriMer a présenté le 16 avril la situation des marchés céréaliers au niveau mondial, européen et français pour le mois…

Damien Cariou fondateur et CEO de Syndev téléphone à la main dans un champ
Agriculture régénérative : Comment gérer la donnée au sein d'une filière ?

Les filières engagées dans l’agriculture régénérative et/ou bas carbone font face à des besoins croissants dans la gestion des…

Alexis Garnot fait une intervention pour présenter la tendance marché 2025 des orges brassicoles lors du colloque Arvalis des orges brassicoles du 3 avril à Orléans.
« La prime brassicole de 50 €/t est actuellement peut-être un peu chère dans le contexte de marché présent », alerte Alexis Garnot

Dans le cadre du colloque sur les orges brassicoles, organisé par Arvalis le 3 avril à Orléans, Alexis Garnot, trader chez…

Marché des céréales du 8 avril 2025 - Les prix du blé tendre français repassent la barre des 215 €/t, dans le chaos ambiant créé par la guerre commerciale états-unienne

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 4 et le 7 avril 2025, expliquée par La Dépêche-Le Petit…

<em class="placeholder">granulé d&#039;engrais blancs</em>
Marché des engrais : repli des cours de l’urée puis de l’ammonitrate

Dans un marché de fin de campagne, les cours de l’azote se sont détendus en mars après la flambée de ces quatre derniers mois…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne