Nouvelle réglementation européenne sur l'ergot des céréales en 2015
La réglementation européenne concernant l'ergot des céréales en alimentation humaine devrait fixer le 14 avril une limite de 0,5 g/kg de sclérotes d'ergot pour les céréales brutes.

Le vide juridique concernant l'ergot a incité l'UE à réagir. « Le comité permanent de toxicologie européen doit adopter le 14 avril une modification du règlement 1881/2006 », a expliqué Bruno Barrier-Guillot, responsable scientifique chez Intercéréales, le 1er avril lors du 5e colloque sur la qualité sanitaire des céréales d'Arvalis. La limite devrait être fixée à 0,5 g/kg de sclérotes d'ergot pour les céréales brutes, à l'exception du maïs et du riz.
Le nouveau règlement s'inspirerait donc du Codex Alimentarius déjà existant, mais aussi du règlement CE n°1272/2009 modifié, pour les blé tendre et blé dur à l'intervention, selon l'expert. Son application interviendrait dans le courant du deuxième semestre de l'année, soit pour la récolte 2015. Notons que la directive UE 2002/32 précise une teneur maximale de sclérotes parmi les céréales non moulues destinées à la consommation animale de 1 g/kg. D'autres points devront être clarifiés dans le règlement 1881/2006, notamment les limites maximales pour la somme des 12 alcaloïdes issus du champignon, qui devrait intervenir après 2017, selon Bruno Barrier-Guillot. L'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) doit émettre un avis préalable courant 2017.
Optimiser les nettoyeurs-séparateurs
Les experts d'Arvalis ont présenté diverses solutions afin d'améliorer le nettoyage des sclérotes dans les lots, après la collecte, et être en conformité avec la réglementation. Si les qualités des trieurs optiques et des tables densimétriques ont été rappelées, l'accent a été mis sur l'optimisation de l'utilisation des nettoyeurs séparateurs. « Nous avons pu obtenir des résultats probants en réduisant le débit de travail à 30 % du débit nominal », explique Kattel Crépon, responsable du pôle Stockage chez Arvalis.
Dans le détail, l'expérience, terminée courant mars 2015, a consisté à traiter des lots de la récolte 2014 contaminés artificiellement, à 0,94 g de sclérotes par kg de grains. Il en a résulté après traitement une réduction à 0,52 g/kg (contre 0,7 g/kg à un débit nominal), mais avec une freinte élevée (3,8 %). Cette dernière peut être à son tour nettoyée à l'aide d'un trieur optique ou d'une table densimétrique disponible sur un site de l'organisme stockeur (station de semence, par exemple). « Le tout est de savoir, entre autres, si la différence de prix entre les blé meunier et fourrager permet de compenser les coûts liés au traitement de la freinte. Dans le cas contraire, il faut être disposé à perdre un certain volume », détaille Kattel Crépon.