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Cristal Union
Nouvelle réception des betteraves

La sucrerie de Sillery (51), qui produit 240.000 t de sucre blanc par an, teste depuis le 24 septembre un nouveau système de réception des betteraves. à terme, Cristal Union souhaite le généraliser à l’ensemble de ses usines.

La sucrerie de Sillery a redémarré le 24 septembre, avec deux semaines en retard par rapport à une année normale, du fait des mauvaises conditions climatiques printanières qui ont freiné le développement végétatif des betteraves. « Néanmoins, le rendement va être très bon, à environ 14 t de sucre/ha, contre 12,5-13 t/ha au niveau national », rassure Vincent Lagasse, directeur de l’établissement. Elle tournera trois et demi à quatre mois, 24 h/24, 7 j/7. « Nous collectons annuellement 1,8 Mt de betteraves sur 24.000 ha, dans un rayon de 30 km. Nous réceptionnons environ 19.000 t/jour, avec un camion qui arrive toutes les deux minutes ». La betterave se conservant mal, il faut la travailler dans les quinze jours à un mois suivant son arrachage.

D’un décolletage manuel à une analyse visuelle
Cette année, un nouveau système de réception des betteraves est expérimenté sur le site de sillery. à l’arrivée, s’opère un échantillonnage aléatoire, sur environ un camion sur deux. Avant, cet échantillon subissait un décolletage manuel : on coupait le haut de la betterave – le collet – idéalement en-dessous des feuilles et avant le premier cercle saccharifère. Cela donnait un taux de collet, non rémunéré à l’agriculteur, car celui-ci collet est principalement constitué de non-sucres, tels que des produits minéraux, qui gênent l’extraction. « Cette opération était sujette à discussion, car d’une année sur l’autre, les betteraves n’ont pas la même forme. Les agriculteurs pouvaient avoir le sentiment de “se faire avoir”, et cela ne les encourageait pas à couper au mieux les betteraves au champ », explique William Huet, responsable du département Agronomie de Cristal Union. Le nouveau système est basé sur une analyse visuelle des échantillons. « On veut une betterave totalement effeuillée et légèrement scalpée. » Au delà de 18 betteraves « moches » sur un lot d’environ 75, Cela ne convient pas. « Mais on ne rejette pas de camions. En revanche, l’agriculteur aura une pénalité financière. C’est le travail au champ qui est vraiment qualifié. C’est une façon plus positive de gérer les choses ». Depuis cinq ans, le taux de collet était de 8,89 %. Là, il passerait à 7,1 %, donc tout le monde devrait être gagnant.

Une production de 240.000 t/an de sucre blanc
Pour passer de la betterave au sucre blanc, dix étapes sont nécessaires, la première étant le lavage. Les betteraves sont emmenées de façon hydraulique jusqu’à l’usine. Elles vont passer par des désableurs, désherbeurs et épierreurs. Vient ensuite le découpage en fines lamelles : les cossettes. Grâce à un système de diffusion dans de l’eau chaude, on va récupérer une partie des 18 % de sucre contenus dans la betterave. Le sucre va migrer de la paroi cellulosique à l’eau. En sortie, on récupère un jus contenant 16 % de sucres et des pulpes surpressées. Ces dernières représentent un volume annuel d’environ 330-350.000 t. Elles vont être valorisées en nutrition animale. Un quart est directement vendu à des éleveurs faisant de l’ensilage, et 75 % partent vers des usines de déshydratation.
Le jus récupéré va être soumis à une étape d’épuration, pour se débarrasser des impuretés, puis à une évaporation afin d’obtenir un sirop. Vient ensuite la cristallisation afin de le concentrer davantage. Grâce à l’injection de fines particules de sucre, qui vont servir de germes cristallins, des cristaux de pur saccharose vont se former. Au bout de 2 h-2 h 30, on obtient 50 % de sucre de cristaux blancs et 50 % de sirop résiduel. Ce dernier va être centrifugé. On récupère du sucre et un sirop appauvri. Il va être cristallisé une deuxième fois via d’autres turbines. « Le sirop de “troisième génération” constitue la mélasse. à raison de 40.000 t par an, elle est essentiellement vendue à des levuriers. Les cristaux de sucre issus des turbines sont légèrement colorés, et vont être recyclés en amont du process », explique Vincent Lagasse. Le sucre blanc va, lui, être séché et refroidi, avant d’être stocké. Il faudra encore deux à trois jours de mâturation, pour que le sucre perde son humidité résiduelle. La production annuelle s’affiche à 240.000 t, à raison de 100 t/h. Le tiers des volumes part en train vers Dunkerque pour des exportations hors UE, avec des destinations très variables selon les années.

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