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Meunerie / cannelage
« Nous souhaitons prospecter le secteur des biocarburants »

La Dépêche-Le Petit Meunier : Pouvez-vous présenter rapidement l’activité d’APMV ?
Olivier Jacquemet :
Notre principale activité est la rénovation et l’entretien des cylindres pour les industries de la meunerie, l’ami­donnerie et la semoulerie, nos trois principaux marchés. Nous intervenons également sur les secteurs du maïs, café, huiles ou encore chocolat, qui représentent 10 % de notre activité. APMV est né en 2001 du rachat des établissements Valentin, présents sur le marché du cannelage depuis plus de cent ans. Une expérience historique sur laquelle nous nous appuyons. Nos clients ont des capacités de quelques tonnes/jour à plusieurs milliers, mais la plupart réalisent plutôt de gros tonnages. Pour les premiers, nous rénovons en moyenne 6 à 8 paires de cylindres par an, contre 20 à 25 cylindres par mois pour les grosses unités de production. APMV rénove environ 1000 cylindres chaque année, à raison de 80 à 100 cylindres/mois, et emploie trois personnes.

LDLPM : Comment s’organise le marché ?
O.J :
Il s’agit essentiellement d’un marché de proximité, les meuniers profitant de leurs camions pour amener leurs cylindres. Pour cette raison, nous sommes surtout connus dans le Sud-Est, mais nous avons aussi des clients qui viennent du Nord ou de la Bretagne ! Le marché français est plutôt concurrentiel car nous sommes 5 à 6 canneleurs. Nous couvrons également l’Afrique de l’Ouest. APMV est aussi représentant dans les pays francophones des sociétés Breitenbach, constructeur allemand de cylindres, et Ocrim, concepteur italien de moulins (depuis 2009 pour ce dernier). Ce qui nous permet de rendre service à nos clients. Nous vendons ainsi une quarantaine de cylindres neufs les mauvaises années, et jusqu’à 200 les bonnes années.

LDLPM : Quelles sont vos dernières innovations et/ou développements ?
O.J :
Nous avons acquis en mars 2009 une canneleuse rectifieuse polisseuse à commande numérique, ce qui est très novateur sur le marché français. Nous avons également souhaité nous engager sur le développement durable en concevant un film anti-corrosion et anti-choc 100 %recyclable, qui remplace l’huile anti-corrosion utilisée auparavant pour protéger les cylindres rénovés pendant le transport. Des émissions polluantes sont ainsi évitées, ainsi qu’une étape de nettoyage fastidieuse pour nos clients.

LDLPM : La conjoncture économique affecte-t-elle votre activité ?
O.J :
Pour nous, la crise est moins forte que lors de la sécheresse de 2003. A la fin de l’exercice 2003/2004, nous avions perdu 20 à 25 % de notre chiffre d’affaires, accompagnant la réduction de l’écrasement des moulins. Là, nous sommes dans une phase de progression, ou du moins sur une bonne stabilisation. Le chiffre d’affaires du groupe STEEC, dont APMV représente environ 15 %, est passé de 2,2 M€ en 2007/2008 à 2,5 M€ en 2008/2009, en raison notamment des innovations mises en place. Néanmoins, il est vrai que nos clients font plus attention à leurs dépenses. Ils réduisent leurs contrats à ce qui est vraiment nécessaire. Dans l’ami­don­nerie, on observe clairement une baisse d’activité. Mais sur la même période, nous avons gagné des parts de marché, donc nos résultats se sont équilibrés. Le plus difficile reste à venir si la situation perdure.

LDLPM : Justement, comment préparez-vous l’avenir ?
O.J :
Nous travaillons les marchés des biocarburants, dont celui du bioéthanol, car ils seront bientôt en pleine expansion. Les usines de biocarburants produisent en effet aussi de la farine et utilisent des cylindres cannelés ! Le principe reste le même, même si les diagrammes sont différents.

LDLPM : Est-ce que la concentration des moulins, tendancielle depuis de nombreuses années, vous affecte ?
O.J :
La concentration change bien évidemment les choses. Les unités sont plus modernes et du coup nous pouvons craindre une baisse des réparations, dans un premier temps au moins. C’est pour cela que nous cherchons à nous développer sur de nouveaux marchés, dont celui du bioéthanol.

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