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Nidera France : un système adapté aux agriculteurs leaders de demain

La firme de négoce toulousaine poursuit son développement et commercialise désormais la production de 4.000 agriculteurs leaders.

DANS LA RUCHE industrielle qu’est l’Innopole de Toulouse-Labège, pas facile de trouver le siège de Nidera France, entreprise de négoce atypique, une des premières à créer un nouveau type d’intermédiaire pour les céréaliers.

En 1998, la firme de négoce internationale Continentale, qui avait déjà exploré de près la possibilité d’acheter directement à la ferme, une méthode encore alors très peu répandue et surtout pas très bien vue, est vendue au groupe Cargill. Une partie de la petite équipe française de “La Conti” décide de reprendre l’activité à son compte et crée dans la foulée en 1999, Innograin.

La société est reprise par les cadres, soit environ 35 personnes. C’est alors le moment où le groupe d’origine argentine Nidera Handelscompagnie BV, basé aux Pays-Bas, souhaite recentrer ses activités sur le négoce des grains en Europe. Forte de son expérience dans le Négoce, Nidera apporte donc une structure et une expérience du négoce et une crédibilité supplémentaire à l’équipe française pour créer Nidera France en 2001. Aujoud'hui elle emploie 23 salariés et est structurée dans trois secteurs de l' activité négoce : le négoce des graines oléagineuses, celui des céréales à l'échelon communautaire et à destination des pays tiers et enfin la collecte en culture qui fête cette année ses 10 ans.

Un développement rapide

Nidera France modèle alors sa stratégie sans précipitation et ce sont maintenant plus de 600.000 tonnes de céréales et oléoprotéagineux qui sont contractualisées avec 4.000 agriculteurs du nord-Loire et commercialisées via 90 sociétés de transports affrétées par une équipe ultra légère de huit personnes. Une structure qui permet une grande souplesse et une parfaite réactivité. Nidera France se présente donc comme un nouveau type d’intermédiaire des agriculteurs. La Continentale qui avait déjà testée cette nouvelle méthode de commercialisation à la fin des années soixante, avait jeté l’éponge en 1973.

Mais que cherchent donc les agriculteurs dans ce type de transaction ? «Ceux qui se retrouvent dans notre démarche font partie des leaders de demain» souligne Jean-François Martin. Le portrait-robot de cette nouvelle race d’agriculteur, est souvent un céréalier, financièrement autonome et qui sait que, recevant moins d’aides directes, la seule manière d’optimiser ses revenus passe par une maîtrise pointue de la commercialisation de sa récolte. «C’est pour cela que notre connaissance des marchés et notre savoir-faire les intéressent» précise le directeur commercial de Nidera France. Si, par la vente directe, certains d’entre-eux recherchent le prix, d’autres y voient une alternative pour maintenir une concurrence dans certaines régions. Le stockage à la ferme est ainsi la seule formule de stockage qui se développe encore aujourd’hui. «Dans un futur proche, certains agriculteurs iront même jusqu’à dissocier la fonction du stockeur de la fonction commercialisation ou intermédiation qu’ils confieront à des professionnels des marchés. Déjà, certains d’entre-eux, des précurseurs, nous proposent à la vente de la marchandise en dépôt chez leurs organismes stockeurs traditionnels» poursuit Jean-François Martin.

Souplesse, réactivité et… traçabilité !

Le chargement en ferme, un handicap vis-à-vis de la traçabilité et de la sécurité alimentaire ? «Bien au contraire, la seule traçabilité qui ait du sens est celle qui remonte jusqu’au producteur et à la parcelle cultivée» répondent les dirigeants de Nidera France. Pour eux, le chargement d’un camion en direct à la ferme, sans rupture de charge jusqu’à l’utilisateur, offre toutes les garanties de traçabilité quant au suivi cultural et de stockage de la marchandise livrée. «Peut-on en dire autant du chargement chez certains OS traditionnels où les marchandises de plusieurs producteurs sont banalisées en cellule ?» lance Jean-François Martin. Certifiée GTP, Nidera France a élaboré un référentiel de “Bonnes pratiques” auquel la plupart de leurs fournisseurs agriculteurs a souscrit. Sur le terrain, le deal est simple. Pour travailler avec la société de négoce toulousaine, les seules véritables contraintes sont de pouvoir fournir à chaque transaction un minimum de 4 camions par contrat et d’assurer un chargement rapide, avec bien sûr une marchandise qui respecte le cahier des charges. Après, Nidera France se charge de la commercialisation et ventile ses ventes sur des programmes d’exportation en portuaire, sur l’intra-UE ou les pays tiers.

Et demain ? «Le marché est à la recherche d' un nouvel élan, l' horizon 2013 est proche et dans le cas d'un marché moins encadré notre démarche trouvera de plus en plus sa fontion et sa raison d'être » souligne confiant Jean-François Martin. Pour Nidera France, c’est sûr, sa fonction d’intermédiation entre les agriculteurs et le marché va encore s’accentuer sous la demande des agriculteurs désireux de reprendre eux-mêmes leur commercialisation en main. «Nous continuerons à défendre au mieux leurs intérêts en leur proposant souvent les meilleurs prix du marché et dans les cinq ans, notre activité pourrait facilement doubler et être logiquement prolongée à d’autres métiers comme l’approvisionnement. Dans ce domaine aussi, les sollicitations sont nombreuses.» A suivre !

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