Négociations avec la distribution : la coopération revendique un statut à part
À l'occasion du Salon international de l'agriculture, Coop de France Agroalimentaire a dénoncé des négociations toujours aussi rudes avec la distribution.






« Nos entreprises et leurs 600 filiales représentent 40 % de l'agroalimentaire français et une marque sur trois dans les linéaires de distribution (…). Un poids commercial considérable, mais aussi stratégique pour le pouvoir économique des 450.000 agriculteurs français engagés dans leurs coopératives. Notre ambition est précisément de partager notre différence coopérative, avec tous nos partenaires jusqu'au consommateur », a lancé Philippe Mangin lors du cocktail de la Coopération agricole au Sia le 24 février, devant les ministres Stéphane Le Foll (Agriculture), Emmanuel Macron (Économie) et la secrétaire d'État au Commerce, Carole Delga. Et parmi ces différences, il y en est une sur laquelle Coop de France a particulièrement insisté tout au long de cette semaine de salon de l'agriculture, « celle de la responsabilité sociale et environnementale, qui caractérise notre modèle humain, non délocalisable et au service du long terme ». Le président de Coop de France a ainsi évoqué le risque de voir des emplois détruits du fait de la guerre des prix qui « a atteint le stade de l'absurdité achevée, celui du perdant/perdant qui nous fait prendre à tous le risque de la casse sociale ». En conclusion, le président de Coop de France a appelé à « l'impérieuse nécessité de faire appliquer la loi Hamon et les textes associés ». L'occasion aussi de réitérer « l'attente de réponses majeures concernant la simplification administrative » et « le refus de nouvelles contraintes », notamment sur le compte Pénibilité. Des propos à l'attention des ministres présents lors de ce discours. Ces derniers n'ont pas fait d'annonce particulière sur le stand de la coopération mais ont rappelé l'importance de l'agriculture pour l'économie et la société française, et la nécessité de produire plus et mieux.
De son côté, Thierry Blandinières qui préside le pôle agroalimentaire de Coop de France a défendu un statut particulier pour les coopératives, dans le cadre des négociations commerciales avec la Distribution. « A terme, nous souhaitons revendiquer notre spécificité dans le cadre des négociations commerciales, car la coopération privilégie l'emploi sur le territoire et donc le pouvoir d'achat du client », estime-t-il, ajoutant que « les entreprises prvivées peuvent être délocalisa-bles ou susceptibles de faire l'objet d'OPA». Une proposition qui ne sera pas forcément du goût de l'UE attachée à respecter une libre concurrence entre les entreprises. « Nous pensons que cela passera à Bruxelles. Nous avons du pouvoir, il faut que les choses évoluent.»
Deux marques de farine déréférencées
« Ce que l'on peut dire concernant le secteur de la transformation des céréales, c'est que les négociations sont extrêmement difficiles.» Concernant la meunerie, « deux grandes marques de farine connaissent des déréférencements » a regretté Philippe Mangin. Plus généralement, Coop de France note que, selon les remontées terrain, certaines enseignes semblent reconnaitre une différence entre PME /TPE et les ETI et les grands groupes. Pour autant, « de nombreuses entreprises continuent de souffrir » a-t-il affirmé. Enfin, reconnaissant que les injonctions de la DGCCRF ont amené plus de respect dans les négociations, Coop de France demande que ces sanctions fassent l'objet de publicité.