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Moulin lorin
Multi outils et débouchés

Basé à Auberive dans la Marne, le moulin Lorin s'adapte à son époque en multipliant les process pour répondre aux attentes de tous les profils de consommateurs. Artisans, industriels, familles, et bonnes sœurs, tout le monde y trouve son compte.

Le plus grand défi de ma vie professionnelle. » C'est ainsi que Pascal Lorin décrit la reprise du moulin, dirigé dans les années 80 par son père et son oncle. « J'ai dû tout apprendre et passer par tous les métiers avant de leur succéder », raconte le PDG, représentant de la 5e génération aux commandes du moulin. Racheté en 1890 par Zéphyrin Lorin, le moulin est détruit par les bombardements français en 1914, au début de la Grande Guerre, puis reconstruit sur le même site en 1924 par Paul Lorin. Divers aménagements ” seront réalisés jusqu'en 1997, date à laquelle l'unité se modernise avec l'installation de nouveaux appareils à cylindres et plansichters. Pascal Lorin dirige le moulin à cette époque et ne s'arrêtera pas à ce renouveau technique. Un nouvel espace de stockage de 1.100 m2 , face à la minoterie, de l'autre côté de la route, est construit en 2005. « Nous étions trop à l'étroit. Notre capacité de stockage a été multipliée par 5 et nous avons désormais quinze jours de stocks d'avance pour fournir nos clients », explique Pascal Lorin. L'occasion d'y installer également deux lignes de mélange (la seconde arrive en 2009) et une ensacheuse permettant déjà de travailler avec des sacs de 25 kg. Le dernier investissement remonte à 2010, avec la création d'un fournil d'essai pour « créer et tester les nouvelles recettes de pains », mais aussi de fidéliser les clients boulangers en leur apportant un suivi technique. À ces évolutions, il faut ajouter le retour de la roue à eau du moulin, en 2008, accompagnée d'une meule et d'un tamiseur dédiés.

Nous avons anticipé nos achats dès les premières craintes sur la qualité des blés.

Un meunier prévoyant pour cette campagne atypique

En août, quand les premières craintes se sont faites sentir pour la qualité de la récolte de blé, Pascal Lorin a pris les devants et anticipé sa campagne d'approvisionnement. « Nous avons acheté un lot de blé récolté en 2013. Cette opération nous a permis d'attendre un peu pour décaler nos premiers achats de blé 2014. Il nous en reste encore d'ailleurs », explique le meunier. Finalement, la campagne s'est bien passée jusqu'ici. « L'année 2014 a montré que les meuniers étaient capables de travailler des blés à faible temps de chute d'Hagberg sans poser de problèmes en panification », notamment « le blé Bermude qui n'affiche que 150 à 160 secondes de temps de chute ». « Je m'interroge tout de même pour la fin de campagne, entre mai et juillet. Les derniers achats de blé seront peut-être plus difficiles à réaliser ».

Large gamme de farines

Le moulin Lorin écrase près de 5.000 t de blé par an pour une production de farine d'environ 4.000 t. Plus des trois quarts de es volume de farine se destinent aux boulangeries artisanales de la région, représentant une trentaine de formules différentes. Une bonne partie du quart restant trouve des débouchés en industrie. Quelques marchés de niche viennent s'y greffer avec la vente de farine aux particuliers en sac de 5 kg. Enfin, le moulin Lorin approvisionne le couvent Sainte-Marie (Châlons-en-Champagne) pour la fabrication de ses hosties. « Pour le côté historique et pédagogique », le retour de la roue du moulin, disparue en 1914, permet la fabrication de farine de meule biologique, lorsque le débit de la Suippe le permet (de décembre à juin en général).

La suite de cette histoire familiale sera certainement écrite par les trois enfants du meunier (cf encadré). Baptiste, l'ainé, s'occupe déjà du marketing. Son frère, Brice, actuellement étudiant à Surgères, devrait pour sa part reprendre la partie technique.

Du grain à la farine

Passionné d'agriculture, Pascal Lorin exploite également une ferme de 160 ha, spécialisée en grandes cultures. Quarante-cinq hectares sont dédiés à la production de blé tendre pour approvisionner le moulin.

Des tests de variétés y sont également effectués sur 5/6 ha. Comme pour le moulin, la succession semble déjà assurée.

« C'est Bérengère qui devrait reprendre l'exploitation et sera aidée par son frère, Brice », explique Pascale Lorin, directrice du moulin, soucieuse d'assurer la pérénité du projet familial.

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