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MPMF : tirer parti de sa qualité de commerce de proximité

Emploi, formation, lourdeurs administratives et conservation du tissu économique régional sont autant de motifs de préoccupation qui ont alimenté la table ronde organisée par l’association. 

Après le Morbihan en 2004, la Moyenne et petite meunerie française (MPMF) a choisi, cette année, le Maine-et-Loire pour organiser son assemblée générale. Quelque 71 moulins étaient représentés, ce vendredi 16 septembre, à Angers.

Roselyne Bachelot à l’écoute des petits meuniers

Des invités de marque ont pris part, l’après-midi, à la table ronde consacrée aux «préoccupations des très petites entreprises». Députée européenne et conseillère régionale des Pays-de-Loire, Roselyne Bachelot avait en particulier répondu positivement à l’invitation du président de l’association, Christophe Courtin. Ancien pharmacien, elle n’est par ailleurs pas ignorante des problèmes rencontrés par les petits patrons. Le président de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française (CNBPF), Jean-Pierre Crouzet, et le président départemental, Roland Briodeau, ont également répondu présents pour débattre avec leurs partenaires petits meuniers de problèmes que peuvent également rencontrer leurs propres adhérents, exploitants d’entreprises de taille modeste. La MPMF souhaitait qu’à l’issue de cette analyse collective soient dégagées des propositions concrètes pour avancer.

Parmi les thèmes abordés, les problèmes de formation et d’embauche. Les employés des moulins doivent être polyvalents. Cela suppose, pour des raisons sécuritaires, de multiples apprentissages demandant, à chaque fois, de dégager des budgets. Par ailleurs, entre les nécessaires gains de productivité et développement commercial, la gestion des nombreuses contraintes sanitaires,… l’emploi du temps des meuniers devient problématique. Ainsi, beaucoup d’entre eux souhaiteraient embaucher. Mais les contrats aidés se révèlent inadaptés et constituent même une contrainte administrative supplémentaire. Parmi les solutions avancées par les participants : des déductions fiscales. François Hoche, propriétaire de deux moulins, dans la Sarthe et l’Aisne, suggère par ailleurs de partager un employé entre plusieurs entreprises. Cela entraînerait des frais importants de déplacement. L’idée serait alors de pouvoir intégrer ces coûts aux aides à la mobilité proposées aux demandeurs d’emplois. L’accessibilité des jeunes au monde de l’entreprise a également été abordée. Comment les attirer ? Les retenir ? «Il faut une approche différente», assure Jean-Pierre Crouzet, poursuivant : «Les aides et les crédits ne suffisent pas.» Ce dernier propose, par exemple, un système de bourse permettant au jeune de prendre le temps de choisir sa voie.

Evelyne Guéret, meunière dans le Morbihan, est revenue sur la force des petits meuniers en leur qualité de commerce de proximité : intermédiaires entre les agriculteurs et les boulangers, ils sont garants d’un tissu économique régional.

Ils ont souhaité sensibiliser les décideurs politiques à la nécessité de préserver le réseau actuel d’entreprises et semblent avoir trouvé en Roselyne Bachelot, qui est repartie «avec beaucoup de bonnes idées», un messager attentif et convaincu. Ce travail de conservation du tissu économique suppose l’engagement de toute la filière. Meuniers et boulangers entendent travailler de concert et, déjà, tous les meuniers participants sont conviés aux Etats généraux de la boulangerie.

Par ailleurs, en tant que commerce de proximité, les petits moulins font valoir qu’ils ne parcourent que de faibles distances pour approvisionner leurs clients. Et qui dit moins de kilomètres dit moins de pollution. Un état de fait qui devient un véritable atout alors que l’on entend plus parler que de développement durable et de biocarburants. Evelyne Guéret lance alors l’idée d’un «label environnement» permettant de faire savoir que les petits meuniers et leurs partenaires sont respectueux de la nature. Une démarche que les boulangers sont prêts à relayer auprès du grand public. En privilégiant l’utilisation de véhicules peu polluants, ils entendent même y participer activement. D’un «chiche», Alain Mathieu, meunier en Seine-Maritime, invite Jean-Pierre Crouzet à fixer un premier rendez-vous de travail commun. «Chiche !» a répondu le président de la CNBPF. Cette démarche de filière ne pouvait laisser l’ancienne ministre de l’Ecologie indifférente. Elle l’a d’ailleurs conduit à féliciter les deux professions d’avoir su si bien définir au cours de ce débat la notion de développement durable : préparer l’avenir, en s’intéressant à la relève, en cherchant à pérenniser et développer ses débouchés tout en prenant soin de son environnement. 

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