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Méthanisation : une filière source de valeur ajoutée pour l'agro-industrie
La fin des quotas sucriers bénéfique pour la filière ?

Si les professionnels invités au colloque Biomasse, tenu à Paris du 1er au 3 juillet, saluent l'engagement du gouvernement dans la filière Méthanisation, des interrogations subsistent quant à sa stratégie de développement. L'une d'entre elles concerne la concentration des projets, « qui pourrait engendrer une pression sur les déchets de l'agro-industrie, provoquant une hausse des coûts des intrants utilisés par les métha-niseurs », souligne Olivier Dauger, président de l'Union des syndicats agricoles de l'Aisne. La possible hausse des prix des résidus des industries de transformation du sucre, des céréales (drêches, issues provenant des silos de coopératives,…) génèrerait une source de business pour l'industrie de la 1ère et de la 2e transformation, mais affecterait la compétitivité des méthani-seurs à la ferme. « Et ce, surtout dans les zones frontalières avec l'Allemagne ou la Belgique, qui aspirent la biomasse française pour couvrir leurs besoins », ajoute Laurent Clément, directeur général adjoint de Verdesis, filiale d'EDF.
La fin des quotas sucriers bénéfique pour la filière ?
Si les freins habituels au développement du secteur ont été rappelés (tarifs de revente de l'énergie inadaptés, manque de soutien financier, lourdes contraintes réglementaires, etc.), des signes positifs sont à signaler. « La fin des quotas sucriers pourrait stimuler la production d'énergie » issue de la méthanisation, projette Olivier Dauger, en permettant d'augmenter le gisement méthanisable pro-venant de l'industrie du sucre, à l'instar de la vinasse.
Le gouvernement à l'écoute
« La filière Méthanisation crée aujourd'hui 600 emplois directs non délocalisables. À l'horizon 2020, elle pourrait en créer 6.000 à 7.000, ainsi que 16.000 indirects », indique Antoine Jacob, président du Club Biogaz Atee. Le gouvernement a compris l'importance que pourrait prendre le secteur dans le projet de transition énergétique. Il a donc répondu favorablement à plusieurs demandes des professionnels, avec la création d'un Comité national du Biogaz. Il permettra de faciliter les échanges entre le secteur privé et les pouvoirs publics, incluant les ministères de l'Agriculture et de l'Écologie, dans le but de définir une stratégie de développement claire.