Méthanisation : « une filière à la rentabilité satisfaisante », selon l'Ademe
L'Ademe recommande que « les dispositifs de soutien public soient les plus stables possibles pour assurer une bonne visibilité aux porteurs de projets comme aux financeurs ».
« Les conditions d'achat de l'énergie (électricité et biométhane) sont les principaux leviers économiques permettant l'émergence de la filière Méthanisation [en France], indique l'Ademe dans un avis sur “La méthanisation, élément clé de la transition énergétique et écologique”, diffusé le 21 novembre. Sans elles, les projets de méthanisation ne seraient pas économiquement viables. » Les suivis technico-économiques montrent de fait un bilan contrasté.
Les modèles “à la ferme” sont les plus performants
Sur la période 2009-2015, certaines installations de méthanisation suivies, ayant opté pour de fortes innovations technologiques, « ont rencontré des difficultés lors de leur mise en route, dégradant fortement leur rentabilité sur ces premières années », selon l'Ademe. Les autres installations ont « rencontré des difficultés (essentiellement d'apprentissage et d'adaptation au contexte français) mais sont parvenues à stabiliser leurs performances ». Cependant, aujourd'hui, rassure l'Ademe, le bilan économique d'un panel de 80 installations est « positif, notamment grâce à la hausse du tarif d'achat intervenue en 2015 ».
« Les modèles les plus performants sont la méthanisation à la ferme [7.000 t de substrats avec un moteur de cogénération de 200 kWe] et les petits collectifs [15.000 t, 400 kWe], précise l'Ademe. La petite méthanisation à la ferme [inférieur à 80 kWe] et le modèle centralisé industriel [20.000 t, 1 MWe, porté par un industriel] présentent des résultats économiques satisfaisants. » En revanche, la situation économique des grands collectifs [20.000 t, 1 MWe, porté par des agriculteurs] est « parfois inquiétante ». Divers paramètres peuvent contribuer à cette situation, notamment des investissements importants et des charges plus élevées, liée à « la fragilité et le coût d'un plan d'approvisionnement, les charges d'emplois supérieures, les coûts de gestion des digestats ».