Méthanisation : hausse des tarifs de l'électricité
La revalorisation des tarifs d'achat de l'électricité provenant des méthaniseurs déjà existants est accueillie favorablement par l'APCA, qui espère des efforts supplémentaires pour réellement dynamiser la filière.

C'est officiel depuis le 2 novembre 2015. Les tarifs d'achat de l'électricité pour les méthaniseurs déjà existants progressent (cf. ci-contre). Si la profession agricole accueille positivement cette évolution, des efforts sont encore à fournir. « Nous sommes satisfaits de ce début de réponse, mais la durée des contrats (avec les acheteurs de l'électricité, comme EDF) reste de quinze ans, alors que nous souhaiterions vingt ans, afin de donner plus de visibilité aux agriculteurs méthaniseurs », a expliqué Jean-Marc Renaudeau, en charge du dossier Énergie Climat à l'APCA, lors d'une conférence de presse le 4 novembre à Paris. Il attend surtout le texte qui définira les tarifs pour les nouvelles installations, qui pourrait arriver le 1er janvier 2016. « Il se dit que le tarif maxi-mum pour les nouvelles installations sera de 22,5 cts/kWh pour les structures de moins de 80 kW, et de 20 cts/kWh pour celles de plus de 500 kW. Mais en Allemagne, ils s'élèvent à 24 cts/kWh pour les petites installations », fait remarquer l'expert de l'APCA.
Pas de développement sans le recours aux cultures végétalesJ.-M. Renaudeau estime que le développement de la filière a été freiné par de nombreux éléments technico-économiques. « Le modèle français se basant sur l'utili-sation d'effluents d'élevage a fait que beaucoup de corps étrangers, tels que des cailloux, se sont retrouvés dans les méthaniseurs et ont endommagé les équipements, ce qui n'arrive quasiment pas avec l'utilisation de maïs. » Et les démarches administratives restent lourdes. L'APCA pointe aussi du doigt la création de marchés de déchets. « Les coopératives et les négoces, qui payaient les agriculteurs pour que ces derniers les débarrassent de leurs déchets (tels que les enveloppes de grains), les facturent désormais, tout comme les industries agroalimentaires (telles que les biscuiteries) », alerte Guy Vasseur, président de l'APCA. Conséquence de tout cela : « Les banques ne suivent plus les projets », s'alarme J.-M. Renaudeau.
Réflexion sur des seuils d'incorporationLa profession et le gouvernement travaillent sur la possibilité de définir des seuils maximum d'incorporation de cultures végétales dans les méthaniseurs, dont le pouvoir méthanogène est supérieur aux effluents d'élevage. Ce que confirme Claire Ingremeau, chargée de mission au Club Biogaz. « Le Club biogaz soutient une limitation de l'utilisation des cultures dédiées, mais pas des Cive. Plutôt qu'un seuil absolu, il est nécessaire d'étudier différents mécanismes, comme par exemple la possibilité de développer des quotas par région. » On pourrait en savoir plus le 1er janvier 2016.