Marché mondial porteur pour les orges de brasserie de l'UE
L'UE bénéficie d'une bonne récolte cette année, contrairement à l'Amérique et l'Australie. Si l'offre française d'hiver est bonne, celle de printemps a connu quelques difficultés.

L'UE est globalement en situation de surplus et très compétitive sur le marché mondial des orges de brasserie, grâce notamment à la faiblesse de l'euro. « La Chine est particulièrement demandeuse cette année. La France a déjà exporté aux alentours d'un million de tonne vers ce pays, contre environ 100.000 t l'an dernier », explique Jérémy Jacquet, responsable des ventes chez Vivescia. Les grands producteurs mondiaux ont connu des difficultés cette année. Les récoltes américaines et canadiennes ont été très affectées par les pluies. À tel point que ces pays ont même dû importer des marchandises européennes (en provenance du Danemark), selon les échos du marché. En Australie, la sécheresse a causé quelques dégâts. En Argentine, c'est l'excès d'humidité durant les semis et la collecte qui a sévi.
L'offre Scandinave compétitiveLes produits en provenance du Royaume-Uni (bien que le taux de protéines soit assez faible) et de Scandinavie (Danemark, Suède) sont compétitifs. « De gros surplus existent dans ces pays, et sont donc moins chers, confie un courtier. La Suède dispose d'une récolte particulièrement bonne, en qualité comme en quantité ».
En France, la récolte 2014 de variété d'hiver est excellente. « Les orges d'hiver sont de très bonne qualité, que ce soit en termes de calibrage, de taux de protéine, d'humidité, de PS. Les rendements sont également très corrects », rappelle Jérémy Jacquet. En revanche, le bilan est moins positif du côté des variétés de printemps. L'attractivité de l'offre Scandinave fait actuellement pression sur les prix hexagonaux. « Si l'état sanitaire est globalement bon, certaines zones ont été affectées, compte tenu des pluies tombées durant la récolte, notamment au nord de Creil et dans la haute Marne », confie un courtier. Le sud de l'Île-de-France et la Seine-et-Marne sont également touchés. En revanche, la région Champagne-Ardenne est globalement épargnée.
Les malteurs français vigilantsLes problèmes qualitatifs ont surtout affecté l'amont, moins l'aval de la filière. Au vu des conditions climatiques durant la période juillet-août, « les malteurs hexagonaux ont pris les devant très tôt », explique Jean-Philippe Jelu, président de la commission technique et recherche de Malteurs de France. « Notre manière de travailler n'a pas été bouleversée. Les malts livrés aux brasseries sont de qualité, grâce notamment à la bonne récolte des variétés d'hiver. Seule la surveillance a été renforcée pour les lots de printemps. Il n'y a pas d'inquiétude particulière sur l'offre française de malt à l'avenir », précise-t-il.