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Marché du blé britannique tendu pour l’étape écossaise de la Bourse européenne

La 52e bourse européenne des grains, qui s’est déroulée à Edimbourg en Ecosse, le 5 octobre dernier, a attiré environ 2.000 participants venus de plus de 45 pays, selon les organisateurs. Allemands, Néerlandais, Italiens, Anglais et Français étant de loin les plus représentés. L’occasion de dresser un bilan de la récolte de blé anglaise, qui s’annonce déjà comme l’une des pires que le Royaume-Uni ait connu en qualité. Par ailleurs, l’organisation de la bourse a été très critiquée par les participants.

Seulement 4 % des blés meuniers répondent aux besoins des industriels
    Le Royaume-Uni pourrait devenir importateur net de blé sur la campagne 2012/2013, selon le président du Gafta (Grain and Feed Trade Association), Patrick Savage, interrogé par Bloomberg au cours de la bourse. Ce dernier mise sur des importations de 2 Mt et des exportations de 500.000 t, contre respectivement 867.170 t et 2,39 Mt en 2011/2012.
    Le poids spécifique des blés meuniers est bien inférieur aux autres années, à 71,6 kg/hl pour le moment. Ce pourrait être la pire récolte depuis 1977 en terme de qualité, indique pour sa part le groupe Nabim (Association nationale des meuniers britanniques et irlandais). Néanmoins, le temps de chute de Hagberg et le taux de protéines semblent satisfaisants, respectivement à 255 secondes et 13,2 %. Ainsi, seuls 4 % des blés meuniers (groupe 1) remplissent les exigences des industriels, contre 40 % l’an passé ! Face à de faibles taux d’extraction de farine, et une qualité médiocre, la meunerie anglaise risque de devoir importer davantage de blé. D’ailleurs, les échos de négociations font état d’une forte demande pour des blés de qualité supérieure, surtout allemands.
    La production de blé du Royaume-Uni est estimée entre 13,5 Mt (Gafta), 13,6 Mt (Coceral) et 14 Mt (CIC), contre 15,3 Mt l’an passé. Début octobre, la récolte était effectuée à 99 %, avec environ 12.000  ha de blé restant à moissonner en Écosse. Le rendement national moyen est évalué entre 68 et 72 q/ha, le chiffre final devant plutôt tendre vers le bas de la fourchette. Sous la moyenne quinquennale de 78 q/ha, il se rapproche du dernier plus mauvais rendement enregistré en 1992 à 67 q/ha.
    Cette baisse de rendement est notamment due à la pression fongique de la fusariose et de la septoriose, qui se sont particulièrement bien développées avec les pluies. La période de récolte des céréales a été plus qu’humide avec des précipitations 150 à 200 % au-dessus de la normale selon Adas (Service de développement et de conseil agricoles du Royaume-Uni). Certains grains de blé et d’orges de printemps, moissonnés sur la moitié nord de l’Angleterre et en Écosse fin septembre, ont atteint jusqu’à 22 % d’humidité !

Des opérateurs au coude à coude
Au sein du Centre international de Conférence d’Edimbourg, la bourse s’étendait sur trois espaces répartis sur deux niveaux. Un agencement peu pratique pour pouvoir se rencontrer et discuter en toute discrétion, comme le soulignaient plusieurs professionnels croisés dans les allées de la bourse. Baudouin Delforge, qui présidait cette bourse, a regretté que « seuls le Gafta et le Royaume-Uni aient été mis en avant lors des discours prononcés à l’occasion du gala ». Pour couronner le tout, le président de la bourse a été écarté de la table d’honneur, qui n’était visiblement pas prévue pour l’accueillir. Le dîner de gala, organisé au musée national d’Écosse, a quant à lui été fort apprécié, tant au niveau de la restauration que du spectacle des Red Hot Chili Pippers, spécialistes de reprises rock à la cornemuse.
    L’an prochain, Paris assurera l’organisation de la 53e Bourse européenne des grains avec une soirée de gala au Château de Versailles.  À noter par ailleurs que l’hôte de l’édition de 2017 sera finalement Bruxelles, la candidature de Rouen ayant été écartée suite à un vote (17 voix contre 12) des présidents des bourses qui s’est tenu le jeudi matin, lors de l’assemblée générale du Consortium européen des Bourses de commerce. Malgré une présentation remarquable selon la délégation française, la ville normande a pâti de la proximité de sa précédente édition (1995), postérieure à celle de Bruxelles (1986), et de l’organisation française de la bourse de l’an prochain.

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