Marché des engrais : hausse des prix liée aux fortes tensions géopolitiques mondiales

L’adoption fin mai par le Parlement européen de nouveaux droits de douane sur les engrais en provenance de Russie et de Biélorussie, entrant progressivement en vigueur depuis le 1^er juillet 2025 jusqu’en 2028, vient rebattre les cartes. Un quart des approvisionnements habituels de l’Union européenne sont concernés par ces taxes. Afin de rééquilibrer les flux, des perspectives d’allégement des droits de douane états-uniens pressentis par la Commission européenne sur son marché intérieur, vise à amortir la pression. Coup dur, mi-juin, le conflit en Israël et l’Iran – producteur d’urée – enflamme les cours, alors que des corrections à la baisse se dessinaient pour l’été, notamment sur la solution azotée.

Ce contexte affecte la production d’urée, notamment égyptienne, alors que cet engrais azoté dominant le marché international est sous tension, avec une demande active de l’Inde et du Brésil, et que l’ouverture des vannes de la Chine prévue en juillet se fait désirer. D’où une surchauffe des cours des engrais azotés qui tirent à la hausse le prix des autres produits, malgré une paire euro-dollar favorable aux importations dans l’Union européenne. Ceux de l’ammonitrate amorcent une correction à la baisse. Car tous ces raffermissements tarifaires freinent les achats des producteurs français, soucieux de la baisse des cours des céréales, ainsi que des effets des coups de chaleur et de la sécheresse sur les cultures semées au printemps. Les produits phosphatés s’enflamment aussi, le DAP et le TPS ont pris près de 100€/t en un an. Même la potasse suit la tendance haussière.

Un rééquilibrage et des baisses sont néanmoins constatés en ce début juillet.

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Prix des engrais au stade du distributeur (paiement à 30 jours)

Pour chaque engrais, les prix indiqués correspondent aux cours de début et de fin de mois.