COT'Hebdo Céréales et sucre
Marché des céréales et du sucre du 8 au 15 octobre 2025 - Les importateurs de blé tendre se pressent aux achats
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie, maïs et autres céréales secondaires) et du sucre, ainsi que des coûts du fret fluvial, sur le marché physique français entre le 8 et le 15 octobre 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie, maïs et autres céréales secondaires) et du sucre, ainsi que des coûts du fret fluvial, sur le marché physique français entre le 8 et le 15 octobre 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.

Les prix du blé ont gagné 2 €/t sur l’échéance décembre d’Euronext entre le 8 et le 15 octobre, mais se sont repliés de 1 €/t sur mars et 1,75 €/t sur mai. Ils ont plongé en début de semaine, avant de rebondir ces derniers jours, au gré de la parité euro-dollar. Une petite demande en portuaire sur le rapproché soutient pour l’instant les prix sur octobre-décembre, mais l’abondance mondiale des récoltes avec notamment l’accélération des exportations russes et les bonnes perspectives en Argentine pèsent sur les longueurs. Les importateurs se sont succédé sur le marché ondial cette semaine, avec un volume de 500 000 t acquis par l’Arabie saoudite (origine mer Noire, Australie, Brésil). La Tunisie s’est procuré 100 000 t de blé meunier et la Jordanie est revenue aux achats. La concurrence russe s’intensifie avec des prix en baisse sur la semaine sur la qualité 12,5 %. Cependant, c’est vers l’Union européenne que FranceAgriMer a revu en hausse sa prévision d’exportations, en substitution de volumes ukrainiens. Le potentiel reste limité par la forte récolte européenne, une nouvelle fois revue en hausse par les analystes d’Expana.
Pour tout savoir sur l'actualité des marchés agricoles, cliquez ici
En France, les semis ont débuté sans problème majeur. Les primes commencent tout juste à reculer sur les ports après quelques chargements sur octobre. Les prix s’apprécient sur la Moselle avec le retour de la demande intra-communautaire et la situation de basses eaux sur le Rhin. La couverture de la meunerie française progresse sur l’année 2025, tandis que l’amidonnerie regarde déjà la récolte 2026. Du côté des fabricants d’aliment pour animaux, seuls quelques compléments sont achetés, et la prime s’effondre faute de demande. Dans le sud de la France, il n’y a plus de disponibilités en blé fourrager et les prix du blé meunier et du fourrager convergent à présent. L’Espagne est acheteuse en blé fourrager mais les prix français sont jugés trop élevés.
Pour tout savoir sur l'actualité des professionnels de la filière des grains, cliquez ici
Aux États-Unis, les cours du blé se sont inclinés sur le CBOT. La récolte argentine, relevée par la Bourse de Rosario, s’annonce abondante et menace les débouchés états-uniens.
Activité fluviale toujours au ralenti sur la Seine
Sur le bassin de la Seine, les prix du fret fluvial sont reconduits entre le 8 et le 15 octobre 2025. Sur le port du Rouen, l’activité à l’exportation est restreinte : l'accalmie pressentie à partir de la mi-octobre jusqu'à la fin de l'année se confirme. Sur l’intracommunautaire, la mécanique à l'export peine à s'enclencher.
Des surcoûts de 30 % pour causes de basses eaux sont actuellement appliqués sur le Rhin
Sur le Rhin, les prix de base du transport par la voie d’eau n’ont pas évolué d’une semaine sur l’autre. Le fleuve demeure navigable malgré la baisse du niveau d'eau. Dans ce cadre, des suppléments tarifaires pour cause de basses eaux de 30 % sont actuellement appliqués.
Adèle d'Humières et Karine Floquet
Maïs
Recul des prix mondiaux
Les cours du maïs se sont inclinés sur les marchés à terme en Europe et aux États-Unis cette semaine. Ils ont perdu autour des 1 €/t sur toutes les échéances de la récolte 2025 sur Euronext. En Europe, le ralentissement des passages de camions à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne devrait amoindrir les flux de maïs. Les prix de la graine jaune ukrainienne poursuivent d’ailleurs leur baisse, faute de demande dans la région. Dans l’Hexagone, FranceAgriMer a revu en hausse les exportations vers l’Union européenne en conséquence. La moisson pourrait reculer de 10 % d’une année sur l’autre, selon un courtier. Le Sud et le Poitou-Charentes restent fortement affectés par la sécheresse de l’été. Le marché est particulièrement vendeur sur octobre-décembre, et les acheteurs délaissent les longueurs, exception faite des amidonniers et et éthanoliers du Nord de la France.
Aux États-Unis, ce sont les relations tumultueuses entre les États-Unis et la Chine qui ont influencé les prix. Pour l’instant, on s’oriente plutôt vers une escalade. De toute façon, la Chine a annoncé baisser de 1 Mt son objectif d’importation de maïs pour la campagne. La récolte brésilienne a été revue en hausse par la Conab à 138,6 Mt. La rétention à la vente des agriculteurs états-uniens et les basses eaux sur le Mississipi et l’Ohio qui freinent les échanges ont tempéré la baisse.
Orge fourragère
Toujours de la demande sur les ports
Les primes se maintiennent sur les places portuaires et s’apprécient légèrement sur janvier-mars, tirant les prix à la hausse. FranceAgriMer a d’ailleurs relevé sa prévision d’exportation vers la Chine, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Sur le marché intérieur en revanche, l’orge n’est toujours pas compétitive en formulation.
Orge de brasserie
Tendance haussière en récolte 2025, mais baissière en récolte 2016
En orge de brasserie, les prix sur le marché physique français ont évolué de façon disparate entre le 8 et le 15 octobre. Sur la récolte 2025, les cotations en Faro (variété d'hiver) et Planet (variété de printemps) ont suivi une tendance haussière (entre 0 €/t et +5 €/t), tandis qu'en récolte 2026, elles ont suivi une tendance baissière (entre 0 €/t et -0,5 €/t). L'activité a été limitée cette semaine par la tenue de deux grands événements de la filière, qui ont accaparé les opérateurs, à savoir la Bourse de commerce européenne à Berlin et les Journées techniques des industries céréalières (JTIC) à Auxerre.
Blé dur
La dégringolade des prix est freinée cette semaine
Les cotations du blé dur sont restées stables voire ont légèrement progressé sur le marché physique français. L’Algérie a acheté 400 000 t entre 324 et 330 $/t Caf, un petit peu plus cher qu’attendu. Mais les voisins européens restent absents. FranceAgriMer a d’ailleurs abaissé sa prévision d’exportations sur l’Union européenne, mais l’a relevé sur les pays tiers, grâce à une petite demande africaine.
Céréales secondaires
Evolution contrastée
Les cours de l'avoine blanche et noire n'ont pas évolué dans les Ardennes entre le 8 et le 15 octobre. Il n'y a pas d'affaires sur ce marché.
Les prix de l'avoine noire sont en hausse de 5 €/t sur la Bretagne.
En triticale, les prix ont légèrement progressé dans le Rhône-Alpes et la Marne. Ils ont cédé 3 €/t dans l'Allier et sont restés stables dans l'Indre et le Puy-de-Dôme.
Le seigle est toujours incoté.
Sucre
Net recul des prix
Les prix du sucre ont nettement reculé sur la semaine allant du 6 au 13 octobre, tant en sucre brut qu’en sucre raffiné. Les fondamentaux ont repris leur rôle cette semaine (notamment sur la production mondiale globalement importante, le taux de sucre dans la canne ou encore la demande conjoncturelle auprès de l’industrie sucrière au Brésil) et ont confirmé la tendance baissière sur le sucre installée maintenant depuis sept mois. Les contrats sur futures sur échéance rapprochée à Londres ont même enregistré un plus bas de séance depuis plus de quatre ans.
Sur le plan institutionnel, en France, la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) s’est félicité « d’une avancée historique quant à la gestion des marchés agricoles » dans le cadre de la révision en cours du règlement européen relatif à l’Organisation Commune des Marchés, le sucre devenant « éligible à l’intervention publique, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent, malgré la crise de la fin des quotas (2017-2021) et les demandes répétées de la CGB ». Le prix du sucre brut a terminé en baisse donc (15,28 cts$/livre le 13 octobre contre 16,42 cts$/livre le 6) et celui du sucre raffiné aussi (442,20 $/t le 13 octobre contre 464,20 $/t le 6).
La rédaction
À surveiller
Blé tendre
- Déroulé des semis dans l'hémisphère nord.
- Résultat de l'appel d'offres jordanien.
- Conséquences de la sécheresse sur les cultures céréalières en Australie.
- Demande des fabricants d'aliment pour animaux français sur le rapproché.
Orges
- Chargements sur les ports français.
- Shutdown états-unien qui suspend les publications de l'USDA.
- Fin de la demande italienne en orge française.
Maïs
- Basses eaux sur le Mississipi et l'Ohio qui augmentent les coûts du fret.
- Basses eaux sur le Rhin avec le même effet sur les prix français.
- Avancée de la récolte de maïs en France.
- Relations tendues entre la Chine et les États-Unis.
Adèle d'Humières