COT'Hebdo Céréales et sucre
Marché des céréales et du sucre du 16 au 23 juillet 2025 - Les cours du blé tiraillés entre révision en baisse des récoltes en mer Noire et bons résultats en Europe de l’Ouest
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie, maïs et autres céréales secondaires) et du sucre, ainsi que des coûts du fret fluvial, sur le marché physique français entre le 16 et le 23 juillet 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie, maïs et autres céréales secondaires) et du sucre, ainsi que des coûts du fret fluvial, sur le marché physique français entre le 16 et le 23 juillet 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.

Les prix du blé ont gagné 1 €/t sur l’échéance septembre d’Euronext entre le 16 et le 23 juillet, et sont restés quasi stables sur les autres échéances de la récolte 2025. Sur l’échéance rapprochée, la légère hausse des prix vise à convaincre les agriculteurs de céder des volumes.
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En France, les estimations de récolte et retours sur les rendements se succèdent, avec notamment Argus Media qui estime la production 2025 à 33,4 Mt. Dans l’Ouest, la Cavac signale de son côté des bons rendements et poids spécifiques (PS), mais des taux protéiques un peu limite. On cote toujours des taux protéiques à 10,5 % et 10 % mini sur Rouen sur ce début de campagne. L’Allemagne n’est pas en reste, l’Union des coopératives allemandes ayant elle aussi revu en hausse son estimation de la moisson 2025, tandis que la Commission européenne faisait de même avec les rendements européens. Sur la zone mer Noire, les agriculteurs russes commencent à sortir à la vente, après un mois de rétention. Plusieurs analystes locaux se sont tout de même accordés pour réviser en baisse leurs prévisions de production en Russie et en Ukraine, de même que les exportations, à la traîne sur le début de campagne. L'écart de prix reste en faveur du blé russe, plus de 12 $/t moins cher que son homologue français. Signalons également un appel d'offres de la Tunisie.
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Aux États-Unis, la récolte se déroule sans problème majeur. Les États-Unis ont signé un accord avec le Bangladesh pour l’approvisionnement du pays en blé.
Sur le marché physique français, l’activité est calme, avec quelques affaires sur le portuaire et demandes de compléments chez les fabricants d’aliments pour animaux. On constate aussi des flux de blé amidonnier fourrager vers le Benelux. Dans le Sud-Est, les acheteurs se réveillent finalement sur les longueurs.
L'écluse principale de Coudray de nouveau fonctionnelle
Sur le bassin de la Seine, les prix du fret fluvial sont reconduits entre le 16 et le 23 juillet. Les dégagements céréaliers sur le port de Rouen vont bon train. Cependant, le manque de cale multiplie les défauts d'exécution et de nouveaux chargeurs, attirés par la voie d'eau, ne trouvent pas de bateaux.
L’écluse principale de Coudray, en amont de Corbeil, est de nouveau en service, depuis le 17 juillet à 17h00. Les réparations d'urgence et temporaires effectués tiennent le coup. « Mais jusqu'à quand ? », s'inquiètent les opérateurs du fret fluvial et les chargeurs. De fait, ces derniers n'avaient pas pu trouver d'alternative logistique à prix raisonnable pour alléger les gros bateaux coincés en amont de l'écluse, durant sa fermeture. Dans ces conditions, les chargeurs de céréales craignent qu’un nouvel incident n’intervienne.
Sur l’intracommunautaire, les prix du fret fluvial n'ont pas évolué, faute d’activité.
Surcoûts de 40 % pour cause de basses eaux sur le Rhin.
Sur le Rhin, les prix de base du transport par la voie d’eau n’ont pas évolué d’une semaine sur l’autre. Par ailleurs, la situation s’améliore quelque peu sur le Rhin avec une baisse des majorations du coût de fret fluvial liées aux basses eaux, qui s’établit désormais à 40 %. Les précipitations de ces derniers jours devraient permettre un retour à la normale de la navigation sur le Rhin et la Moselle.
Adèle d'Humières et Karine Floquet
Maïs
Une récolte mondiale abondante pèse sur les prix
Les cotations du maïs ont progressé sur la récolte 2024 sur Euronext entre le 16 et le 23 juillet, mais ont cédé du terrain sur la récolte 2025 et sur le CBOT. Les pluies actuelles en France pourraient améliorer des conditions de culture. C’est surtout l’abondance de la récolte mondiale à venir qui pèse sur les prix. Des pluies bénéfiques sont attendues sur la Corn Belt aux États-Unis. AgRural a révisé à la hausse la moisson au Brésil, tandis qu’en Ukraine, le syndicat des grains a fait de même. La Chine est toujours inscrite aux abonnés absents. Sur le marché physique français, les craintes liées à la météo continuent de freiner les vendeurs en nouvelle récolte sur le Nord et l’Ouest de la France. Dans le Sud, la demande italienne soutient un peu plus les prix.
Orge fourragère
Fin de la moisson d’orge d’hiver en France
Selon FranceAgriMer, la récolte d’orges d’hiver est à présent terminée en France. Les résultats sont globalement très satisfaisants. La Commission européenne a là aussi revu les rendements à la hausse dans l’UE. Le marché export est désormais couvert, ce qui explique le recul des primes sur le portuaire, en l’absence de nouveaux contrats. Sur la zone mer Noire, la demande est également moins présente et les prix commencent à se stabiliser.
Orge de brasserie
Marché actif sur la fin de campagne
En orge de brasserie, les prix en variétés d'hiver ont progressé entre le 16 et le 23 juillet, toutes récoltes confondues. En variété de printemps, ils ont reculé en récolte 2025 mais grimpé en récolte 2026. Le marché est actif. Les vendeurs, qui ont maintenant une vision globale du volume et de la qualité des orges brassicoles 2025, sont présents. Les affaires se concentrent sur la période janvier-juin de l'actuelle campagne.
Blé dur
Calme plat
La ministre de l’Agriculture a annoncé des mesures en faveur de la culture de blé dur dans les zones traditionnelles en France. L’activité en blé dur est toujours très calme et les prix n’ont pas bougé.
Céréales secondaires
La nouvelle récolte est de plus en plus cotée
Les prix de l'avoine blanche sont stables entre le 16 et le 23 juillet. En avoine noire, le produit coté dans la Marne a un poids spécifique (PS) plus bas que l'an passé, entre 50 kg/hl et 51 kg/hl. Les acheteurs sont aux abonnés absents en Côte-d'Or. Les cotations du triticale gagnent quelques euros la tonne. Dans la Marne, les prix sont maintenant au même niveau que ceux de l'orge. Le seigle est toujours incoté pour le moment. En Bretagne, le prix de l'avoine noire s'est traité à 190 €/t, en recul de 5 €/t sur la semaine.
Sucre
Cours haussiers
Les prix du sucre ont progressé pendant la semaine écoulée en sucre brut et en sucre raffiné. Une semaine marquée par deux éléments : d’une part, l’annonce du président états-unien sur le fait que Coca-Cola allait désormais utiliser la canne à sucre plutôt que du sirop de maïs pour sa boisson fétiche (à confirmer cependant) ; d’autre part, les importations chinoises de juin en sucre qui ont bondi. Du coup, les prix du sucre brut ont franchi brièvement la barre des 17 cts$/livre et ceux du sucre raffiné les 488 $/t. Cependant, la production de sucre est annoncée en hausse au Brésil, selon Datagro. Mais la production de sucre est annoncée aussi en hausse au Brésil, selon Datagro, une météorologie sèche ayant inciter à une utilisation plus importante de la canne au sein de la filière sucre, jugée plus rémunératrice par les acteurs, plutôt que de l’orienter vers la filière éthanol.
En France, la Confédération générale des planteurs de betteraves alerte, depuis le début du mois de juillet, sur l’apparition des symptômes de la jaunisse virale dans de très nombreuses parcelles de betteraves sucrières. D’abord signalées en Ile-de- France, en Champagne et en Centre-Val de Loire, les parcelles touchées n’épargnent désormais aucune région de production.
En Afrique, le Zimbabwe, l’un des principaux producteurs de sucre en Afrique australe (avec l’Afrique du Sud, le Lesotho, le Malawi et la Zambie), a indiqué son intention de se doter d’un organe de régulation pour le secteur sucrier. Le prix du sucre brut a terminé en hausse donc (16,71 cts$/livre le 21 juillet 2025 contre 16,67 cts$/livre le 14 juillet) et celui du sucre raffiné a baissé (469 $/t le 21 juillet 2025 contre 469,60 $/t le 14 juillet).
La rédaction
À surveiller
Blé tendre
- Qualités du blé russe, dégradé par les précipitations.
- Faible teneur protéique du blé sur l’hinterland du port de La Pallice.
- Redémarrage des exportations russes, après une période de rétention de la part des agriculteurs.
- Part du blé fourrager en Ukraine, qui serait plus importante cette année.
Orges
- Demande sur l’export portuaire en France.
- Demande italienne en orge fourragère.
- Activité en orge de brasserie, soutenue pour le moment.
Maïs
- Conséquence des pluies sur le développement des cultures dans la Corn Belt.
- Éventuel soulagement des cultures françaises grâce aux précipitations.
- Absence de la Chine aux achats.
Adèle d'Humières