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COT'Hebdo Céréales
Marché des céréales du 22 au 29 janvier 2025 - Les cours du blé européen profitent du recul des exportations russes

L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie et maïs) et des coûts du fret fluvial sur le marché physique français entre le 22 et le 29 janvier 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.

Image de céréales et courbes d'évolution de prix, générée par l'IA.
© Généré par l'IA

Les prix du blé ont progressé sur Euronext entre le 22 et le 29 janvier, soutenus par la hausse des cotations sur les différentes places boursières états-uniennes. De plus, l’origine russe a été peu présente sur les marchés mondiaux pendant le mois de janvier. Les révisions en baisse des prévisions d’exportations pour le premier mois de l’année se sont succédé au fil de la semaine selon les analystes. Le ministère de l’Agriculture a d’ailleurs corrigé à la baisse son chiffre pour la campagne 2024-2025 à 57 Mt. La hausse des prix Fob sur la mer Noire a rationné la demande internationale. Les achats internationaux se sont néanmoins poursuivis de la part de la Tunisie et du Japon. Notons également le souhait du président algérien Abdelmajid Tebboune de renégocier l’accord d’association de son pays avec l’Union européenne, et sa satisfaction quant à l’avancée des travaux de construction de silos de stockage d’une capacité de 5 Mt. Enfin, l’Union européenne devrait renforcer sa taxation sur les engrais russes d’importation

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Aux États-Unis, les dégâts infligés par la vague de froid continuent de préoccuper, de même que le manque de précipitations sur certaines zones. La concurrence reste vive du côté de l’Argentine, actuellement l’origine la moins chère sur le marché mondial.

Sur le marché physique français, les primes évoluent peu sur le portuaire. On constate cependant de la demande en blé fourrager à 72 kg/hl de PS (poids spécifique) sur Rouen, qui rentre en compétition avec la demande intérieure. Les primes progressent ainsi pour le blé fourrager sur le marché intérieur. Les fabricants d’aliments pour animaux sont aux achats pour les mois d’avril à juin. À noter que l’indexation sur mars commence à être abandonnée au profit de l’échéance mai en blé fourrager et blé amidonnier. En récolte 2025, l’activité est restreinte. Les agriculteurs sont peu vendeurs et les organismes stockeurs ne se précipitent donc pas à la vente.

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L'écluse de Müden sur la Moselle devrait être opérationnelle dès le 31 janvier

Les coûts du fret fluvial sur le bassin de la Seine ont quelque peu renchéri sur le trajet Vaux-le-Penil/Anvers entre le 22 et le 29 janvier. Concernant l’exportation sur l’intracommunautaire, des chargeurs interrogent les opérateurs du fret fluvial sur un éventuel dégagement de blé et de maïs vers la Belgique. À surveiller.
L’activité à destination du port de Rouen est en revanche toujours atone. Les perspectives à l’exportation sur la fin de la campagne sont très pessimistes, en l’absence de visibilité sur la demande mondiale, notamment de la part de la Chine et de l’Algérie
Les coûts de fret sur le Rhin n'ont quant à eux pas évolué sur la semaine.

Sur la Moselle, la navigation est fonctionnelle sur l’ensemble du réseau français, luxembourgeois et une partie du réseau allemand (de Neuves-Maisons à Trèves) mais le transit vers le Rhin reste impossible du fait des réparations en cours sur l'écluse de Müden en Allemagne, selon le Bulletin d’information hebdomadaire de situation du réseau Nord-Est au 24 janvier, publié par Voies navigables de France. « Une remise en service de l’ouvrage est envisagée au 31 janvier 2025 par le gestionnaire allemand WSA Moselle-Sarre-Lahn », précise le document. Plus précisément, de nouvelles portes ont été installées, qui vont être testées le 30 ou le 31 janvier, dans l'objectif d'une réouverture à la navigation le 31 janvier ou le 1er février, selon une information de l'Office des voies navigables et de la navigation Mosel-Saar-Lahn. 
Pour rappel, sur le réseau français, une modification des conditions de navigation a été mise jusqu’au 31 janvier 2025. Les passages de bateaux se feront en navigation libre de 7h30 à 17h30 en semaine, et de 9h00 à 18h00 les samedis, dimanches et jours fériés. En dehors de ces horaires, la navigation est assurée en régulation selon la procédure habituelle.

Concernant le canal à grand gabarit Seine-Nord-Europe, les travaux, déjà bien avancés dans l’Oise depuis 2022, ont démarré ce mois-ci dans le Nord, pour une durée de neuf mois, selon une information publiée par Actu.fr. Ils concernent la construction d’un quai provisoire de 121 mètres du côté d’Aubencheul-au-Bac, entre Cambrai et Douai, qui facilitera l’approvisionnement en granulats de la future écluse d’Oisy-le-Verger. Une portion de 28 kilomètres du canal à grand gabarit traversera l’Artois-Cambrésis, et sera relié au réseau fluvial à grand gabarit du canal de la Sensée à Aubencheul-au-Bac. 

Adèle d’Humières et Karine Floquet

Maïs

La météo en Amérique du Sud continue de soutenir les prix

Les cours du maïs ont progressé sur Euronext et à Chicago entre le 22 et le 29 janvier. Les dégâts causés par la sécheresse en Argentine continuent d’inquiéter, et les analystes de la Bourse de Buenos Aires et de Soybean & Corn ont d’ailleurs revu en baisse leur prévision de production dans le pays. Au Brésil, à l’inverse, les pluies retardent les semis de la deuxième récolte. La semaine a été plutôt dynamique sur les marchés internationaux, avec des achats du Mexique, du Japon, de la Chine et un appel d’offres algérien, excluant une fois de plus les origines états-uniennes. L’imminence de la mise en place de taxes par Donald Trump pousse en effet les acheteurs mexicains à se couvrir en maïs états-unien. En Asie, le maïs est actuellement compétitif dans les formulations. Les services de l’USDA en Chine ont d’ailleurs revu en hausse la consommation de maïs du pays pour 2024-2025. Notons enfin que l’Argentine a abaissé ses taxes à l’exportation en blé et en maïs.

Sur le marché physique français, les acheteurs se font toujours rares jusqu’au mois de juin. La prime a reculé, mais n’a pas suffi à faire ressortir l’intérêt acheteur. La marchandise est en revanche recherchée sur les mois d’été mais les vendeurs sont rares. Les prix Pays de l'Est sont chers et/ou absents en intracommunautaire et le Rhin est donc bien positionné. On rapporte toujours des alertes mycotoxines et des grains cassés à destination du Benelux sur les origines Ouest et Sud-Ouest de la France.

Orge fourragère

Demande toujours dynamique sur le portuaire 

Beuzelin et Viterra réalisent des opérations de couverture à court terme, ce qui tire les primes portuaires vers le haut sur le rapproché. Elles remontent ainsi à -12 €/t sur février-mars. L’activité se concentre néanmoins sur les échéances avril à juin. Le port de Dunkerque reste moins actif en orge pour des raisons logistiques. Les acheteurs espagnols se fournissent actuellement en céréales fourragères en France et en Espagne, avec la poursuite de la hausse des prix en Ukraine.

Orge de brasserie

Tendance baissière

Les prix des orges de brasserie ont suivi une tendance globalement baissière sur le marché physique français entre le 22 et le 29 janvier. L'activité est très réduite. Côté cultures, on rapporte des inondations en Bretagne et en Vendée ainsi que des cours d'eau qui commencent à déborder dans le Grand-Est.

Blé dur

Pas d’évolution des prix

Les prix du blé dur sont restés stables sur le marché physique français entre le 22 et le 29 janvier. Signalons un achat de 100 000 t de l’Office tunisien des céréales. Par ailleurs, les cotations progressent sur les différentes places de marché italiennes. Les agriculteurs canadiens ont augmenté leurs expéditions de blé dur via les silos primaires (sans intermédiaire), en anticipation des taxes imposées par Donald Trump.

Autres céréales

Grand écart de prix en avoine blanche

Les cours de l'avoine noire n'évoluent pas entre le 22 et le 29 janvier. Pour l'avoine blanche, l'écart entre les prix vendeurs et acheteurs est important et les volumes ne trouvent pas preneur. Les cours du triticale s'établissent autour des 220 €/t dans la Drôme. Ceux du seigle meunier et fourrager demeurent incotés.

La rédaction

À surveiller

Blé tendre

  • Déficit hydrique en zone mer Noire.
  • Conséquences des inondations dans l'Ouest de la France sur les parcelles.
  • Dégâts causés par le gel aux États-Unis.
  • Demande en blé fourrager sur le portuaire.

Orges 

  • Possible asphyxie des parcelles dans l'Ouest de la France.
  • Regain de la demande en portuaire.
  • Demande espagnole en orge française.

Maïs 

  • Conditions de culture en Argentine.
  • Retard des semis au Brésil.
  • Taux de mycotoxines dans les maïs français.
  • Hausse de la demande asiatique.

Adèle d'Humières

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