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Outil d’aide à la décision
Maiseo, un partenariat public/privé pour une meilleure gestion de l’eau

Le projet s’inscrit en Midi-Pyrénées où le maïs concerne 60 % des surfaces irriguées et qui va connaître des sécheresses estivales plus fréquentes.

Le maïs a la meilleure efficience en eau parmi les plantes cultivées (1.222 m3/t contre 1.827 m3/t pour le blé et 3.048 m3/t pour le soja) mais, ses besoins étant concentrés en période estivale, il faut une bonne gestion des ressources en eau et des pratiques d’irrigation. Par ailleurs, les sécheresses estivales vont devenir de plus en plus fréquentes, selon les études sur le changement climatique. Le premier plan national d’adaptation au changement climatique, établi en 2011, vise d’ailleurs une réduction de 20 % des prélèvements d’eau d’ici 2020. Afin d’anticiper ces problématiques, le groupe coopératif Vivadour, implanté dans le Gers en Midi-Pyrénées et qui collecte 340.000 t de maïs (40.000 ha), a décidé de lancer, en partenariat avec Pioneer, Géosys et la CACG (Compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne), le programme de recherche et de développement Maiseo, présenté le 16 octobre à Paris dans les locaux d’InVivo. Pour rappel, dans la région Midi-Pyrénées, l’irrigation est utilisée par 27 % des exploitants agricoles et les surfaces irriguées sont à 60 % cultivées en maïs.

Une commercialisation pour 2017
    Maiseo, qui s’étalera sur quatre ans, de 2013 à 2017, pour un investissement de 4,2 M€ et 1,6 M€ de soutiens publics, vise à améliorer le bilan en eau, en azote et en gaz à effet de serre du maïs grain. Il est labellisé par le pôle de compétitivité Agrimip et a été retenu dans le cadre des appels à projet du Fonds unique interministériel de l’État. « La force du projet est la collaboration entre gestionnaires et utilisateurs de l’eau », explique Thierry Veronese, directeur scientifique d’Ovalie Innovation. Maiseo se focalise sur l’économie d’eau à la parcelle, à travers l’utilisation de variétés hybrides tolérantes au stress hydrique de la gamme “ Aquamax ”, lancées par Pioneer, et des conseils d’irrigation. Le programme cherche à profiter des dernières avancées en agronomie, génétique, technologie satellitaire, prévision climatique et météorologique. Trois établissements de recherche lui sont associés : MétéoFrance, le Cesbio (Centre d’études spatiales de la biosphère) et le Laas (Laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes).
    Dans un premier temps, le projet sera basé sur le bassin versant de la Neste, qui réalimente toutes les rivières de Gascogne. « Nous avons un métier de gestionnaire d’aléas. Nous voulons améliorer notre capacité d’anticipation », indique Ludovic Lhuissier de la CACG. « Il faudrait qu’en 2017, nous arrivions à économiser 10 à 20 m3 par an sur le système Neste », avance Thierry Veronese. Un autre objectif est de « doubler le rendement du maïs à la goutte d’eau utilisée grâce à des hybrides tolérants au sec », ajoute Henri Batut, directeur général de Pioneer France. Et de préciser « ces hybrides ne sont pas non plus des cactus. Ils ne peuvent pas être implantés partout. » La stratégie d’esquive est également importante. Il y a un travail sur la date de semis pour essayer de faire coïncider la floraison avec la période de pluie. Et des variétés précoces sont utilisées pour terminer le cycle plus rapidement et éviter la sécheresse.
    À terme, il s’agit de pouvoir exporter le concept Maiseo sur le reste du territoire français et étendre l’irrigation de précision. « Il nous faut développer des outils qui soient commercialisables en 2017 », annonce Thierry Veronese. « Nous voudrions mettre en place une application smartphone, qui sera probablement commercialisée par Pioneer et Vivadour », communique Franck Clavier, directeur général de Vivadour. Sur les moyens à mettre en œuvre, il ajoute qu’« il y a également un effort à faire sur la manière d’apporter l’eau à la plante. Il faudrait sans doute aller dans le sens du goutte à goutte, plutôt que les rampes qui entraînent beaucoup d’évaporation. »
    Le projet s’inscrit également dans un contexte d’Union européenne « structurellement déficitaire en maïs », selon l’AGPM. La France a un rôle important en tant que premier producteur et exportateur de maïs européen, et en particulier le grand Sud-Ouest. Cette zone représente 41 % de la production de maïs grain française, dont 20 % en Aquitaine et 11 % en Midi-Pyrénées. De plus, le Sud-Ouest possède de solides débouchés pour le maïs dans les filières volaille, foie gras, fabrication d’aliments du bétail, bioéthanol et même plastiques biosourcés et biodégradables.

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