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Maïs : la Chine supprime le soutien par les prix

Les autorités chinoises confirment leur volonté de libéraliser le marché du maïs national, de réduire ses stocks et ses importations. Une politique qui ne sera pas sans conséquence sur les cours des marchés intérieur mais aussi mondial.

Le système de soutien par les prix du maïs chinois se terminera officiellement durant la récolte 2016, c'est-à-dire courant septembre-octobre, ont déclaré les autorités du pays le 29 mars. Le gouvernement espère ainsi réduire le coût de sa politique très onéreuse et, dans le même temps, ses stocks colossaux (cf. n°4146). « Le coût de stockage s'élève à environ 10 Md$ par an », souligne Jean-Marc Chaumet, économiste spécialiste de la Chine au sein de l'Idele (Institut de l'élevage). « La justification éthique du gouvernement est qu'il ne considère plus le maïs comme une denrée alimentaire de base (à l'image du riz ou du blé), car destiné essentiellement aux animaux. L'autre explication est pragmatique et économique, avec des stocks qui explosent et des infrastructures de stockage qui ne se développent pas assez vite », renchérit Marie-Hélène Schwoob, experte de la Chine au sein de l'Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales). Selon Jean-Marc Chaumet, il restera une subvention au producteur à l'hectare de maïs emblavé. Par ailleurs, « les autorités chinoises subventionnent à hauteur de 10 à 22 €/t les industriels locaux qui utilisent le maïs domestique », précise Li Zhaoyu, responsable du bureau de France Export Céréales à Pékin.

Repli des surfaces semées ?

Toutefois, Jean-Marc Chaumet indique que cette nouvelle politique pourrait influer sur les choix des producteurs locaux lors de la campagne 2016/2017. « Ils pourraient hésiter cette année à planter du maïs, et se tourner plutôt vers le blé et le riz, qui sont toujours subventionnés et bien rémunérés actuellement. Or, on est très proche du début des semis de maïs. On a un peu l'impression que cette réforme s'est faite de manière précipitée. » Toujours d'après lui, certains économistes chinois estiment qu'il fau-drait aussi libéraliser les marchés du blé et du riz, afin de ne pas créer de distorsions de concurrence.

Possible vente de 40 Mt le mois prochain

L'autre information importante est la possible mise en vente, peut-être dès le mois prochain, de stocks de maïs (on parle de 40 Mt), à un prix potentiellement inférieur à celui du marché national, a expliqué un analyste chinois à Reuters. « Ce ne serait pas étonnant. C'est un signal envoyé aux agriculteurs pour les habituer à une baisse prochaine des prix. Ensuite, le pays veut réduire le recours aux importations d'autres produits, tels que l'orge, le sorgho ou le soja, qui ont pris des proportions inquiétantes », analyse l'économiste. Ce qui constituerait un élément potentiellement baissier sur les prix mondiaux. 

La politique du prix garanti reconduite en soja et en coton

« Le gouvernement va poursuivre le test de son système de soutien par les prix en soja et en coton », explique Marie-Hélène Schwoob de l'Id-dri. Néanmoins, les essais n'ont jusqu'à présent pas été très concluants. « Des problèmes de corruption sont signalés. Ensuite, pour le coton particulièrement, ce système n'incite pas à la rotation, source de dégâts environnementaux », alerte l'experte. Un autre argument qui pourrait expliquer pourquoi les autorités chinoises préfèrent s'orienter vers un système de subvention au producteur à la surface de maïs semée ?

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