Aller au contenu principal

Maïs grain et fourrage : la canicule assombrit les perspectives

Arvalis-Institut du végétal a constaté début juin une homogénéité et une qualité des peuplements qui laissaient présager une bonne récolte. 

Pour décrire la situation des maïs en ce début de campagne, il faut distinguer les régions “grain” des régions “fourrage”. Arvalis-Institut du végétal observait début juin une très grande variabilité des stades des plantes dans le premier cas, due aux stratégies et aux créneaux de semis très différents ; un stade plus homogène, mais moins avancé, dans les régions fourragères où les semis ont été concentrés sur le début du mois de mai. Un début de campagne qui paraissait prometteur. Mais c’était sans compter les températures caniculaires de ces quinze derniers jours qui sont à l’origine d’une dégradation du potentiel des cultures dans le Sud-Ouest et le Centre-Atlantique.

Un printemps “océanique” favorable au développement végétatif

Début juin, tous les semis présentaient une homogénéité et une qualité des peuplements, alors très prometteurs pour la suite. Cela est dû aux conditions climatiques favorables de printemps, alternant périodes arrosées et chaleurs modérées, expliquant aussi les périodes de semis très morcelées.

Autre avantage de ce printemps “océanique”, l’efficacité exceptionnelle des désherbages de pré-levée dans toutes les régions, les anti-graminées exprimant aussi une activité résiduelle sur les dicotylédones très significative. Dans certaines situations, cette forte activité des herbicides a pu toucher les maïs eux-mêmes. A ce stade, on peut donc s’attendre à des interventions de post-levée plus faciles et moins coûteuses qu’en 2004. On peut penser aussi que les agriculteurs commencent à trouver leurs marques dans l’après-atrazine, en plébiscitant les programmes de désherbage alliant des interventions de pré et post-levée.

Protection contre les ravageurs très contrastée

En ce qui concerne les ravageurs, la situation, très dépendante de la “pharmacopée” restante, suscitait beaucoup d’inquiétudes : la réalité contrastée, est malheureusement conforme aux craintes d’Arvalis.

Des attaques importantes de taupins dans certaines parcelles montrent les limites des carbamates. La situation est meilleure dans les départements disposant de l’usage du Dotan, même si les attaques précoces sur grain auraient été encore mieux protégées par les traitements de semences. Dans le Sud-Ouest, le niveau des attaques atteint parfois des sommets. Plus révélatrice encore, les très fortes attaques de mouches dans l’Ouest et le Centre-Ouest, particulièrement sur les premières vagues de semis, attaques que les traitements de semences maîtrisaient particulièrement bien. Des blaniules, des scutigerelles , des tipules sont aussi signalées.

Autre ravageur sous surveillance, la pyrale, dont la maîtrise est indispensable dans le plan de prévention de la qualité sanitaire. Les vols ont commencé précocement cette année ainsi que les traitements de première génération. Les sésamies quant à elles, plus sensibles au froid, ont subi les effets hivernaux et semblent mois présentes.

Enfin les oiseaux, et notamment les corbeaux freux, qui avaient acquis une certaine notoriété l’an passé, sont encore présents fortement dans certaines parcelles, un peu partout en France, et notamment dans la région de l’Ouest.

Les bandes enherbées se mettent en place aux côtés des cultures de printemps et commencent à apparaître dans le paysage.

Inquiétude autour de l’irrigation

Mais les plus grandes inquiétudes résidaient déjà début juin dans les possibilités d’irriguer. Les pluies de printemps, la fonte rapide des neiges hivernales, assurent des débits importants des rivières alimentées en montagne et ont amélioré le remplissage des réserves du Sud-Ouest. Mais la situation de nombreuses nappes reste critique du nord de la France au Poitou-Charentes —exceptée la nappe de Beauce– créant beaucoup d’incertitudes pour la suite.

Les plus lus

Alimentation animale : malgré la hausse des fabrications, les capacités d’investissement s’effritent

En dépit d’un contexte économique et sanitaire tendu, les fabrications d’aliments pour animaux se maintiennent. Mais la…

Graphique prix colza tournesol France au 24 novembre 2025
Marché des oléagineux du 24 novembre 2025 - Les États-Unis attendent un nouvel accord avec la Chine sur le soja

L’évolution des prix du colza et du tournesol français entre le 21 et le 24 novembre 2025, expliquée par La Dépêche-Le Petit…

Photo en portrait d'Alexandre Everling
Deux nouvelles sociétés de courtage se lancent en céréales et en oléagineux

Après une expérience riche sur le marché des grains, Alexandre Everling s’est lancé en famille dans la création d’…

Engrais chimique en granulé.
Marché des engrais : retard des achats face aux incertitudes géopolitiques et à la hausse des prix

Ces dernières semaines enregistrent un raffermissement progressif des cours des engrais, notamment des produits azotés.…

Diapositive d'une présentation lors d'une conférence des JTIC 2025 montrant 3 cartes de risques de production de blé tendre en Beauce
Changement climatique : le blé tendre devient une culture risquée en Beauce

Lors de l'édition 2025 des Journées techniques des industries céréalières (JTIC) à Auxerre le 16 octobre, le cabinet Diagorisk…

Champ de blé à Mercedes, province de Buenos Aires, Argentine.
Une moisson de blé annoncée exceptionnelle en Argentine

Le volume attendu des moissons de blé à peine engrangées dans les Pampas en Argentine s’annonce au minimum record de 23 Mt,…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne