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Luzéal
Luzernes plus riches avec moins d'énergie !

La commune de Pauvres ne manque pas de luzerne ! La coopérative de déshydratation Luzéal y possède la plus grosse usine de déshydratation de luzerne de France. Elle traite environ 7.000 ha dédiés à cette culture par an.

Au milieu des plaines verdoyantes, l'usine, la plus importante de l'Hexagone, qui a transformé 330.000 t de luzerne en 2014, se dresse fièrement. La campagne, qui dure habituellement d'avril à octobre, est terminée. L'activité n'était donc pas débordante sur le site, fin novembre. Mais on pouvait aisément constater le trajet de la luzerne, depuis les parcelles jusqu'aux pellets et/ou aux balles. La première étape se trouve dans les champs, avec la fauche et l'andainage. « Ces opérations sont très techniques, requérant un certain savoir-faire », as-” sure Aurélien Frey, responsable usine et Qualité Sécurité Environnement (QSE) chez Luzéal. « Le matériel nécessaire est très spécifique. Les machines doivent tourner 24 h/24 pendant sept mois. Ce n'est plus de l'agriculture, c'est de l'industrie ! », fait-il valoir. Tout est pensé pour que fibres et protéines soient préservées dans les produits qui seront mis sur le marché. Ainsi, la principale difficulté est de ramasser des volumes importants, à l'aide d'un matériel lourd, sans endommager les plantes. Les animaux sont exigeants. Désialis, la société chargée de commercialiser les produits de Luzéal, se doit de proposer aux éleveurs des produits techniques et appétents.

Les machines nécessaires pour la récolte relèvent plus de l'industrie que de l'agriculture.

Segmentation du marché

Après l'andainage, qui permet de faciliter le ramassage et de pré-sécher les produits, la luzerne est acheminée vers le site. Elle passe dans le déshydrateur, un sécheur à tambour. À sa sortie, la luzerne a deux débouchés possibles : la granulation ou la balle. Pour le premier, les produits passent dans un broyeur, puis dans une presse et enfin dans un refroidisseur à granulés. Les pellets formés sont stockés et prêts à être commercialisés par Désialis. « La production de pellets est de l'ordre de 90.000 t annuelles », précise Aurélien Frey. Concernant le second produit, la luzerne passe sur un tamiseur, afin de récupérer les particules fines, riches en protéines. Puis, elle passe dans un refroidisseur à brins longs, pour terminer dans la presse à balle. Les balles formées font 370 kg et seront commercialisées sous la marque Rumiluz.

Concernant les balles, le process peut être affiné. Le tamiseur utilisé peut être plus fin et récupérer plus de particules fines de luzerne. Ces dernières vont être granulées et mélangées aux brins, donnant naissance à une balle de 420 kg, commercialisée sous la marque Rumiplus. « Le marché est devenu beaucoup plus technique, beaucoup plus segmenté », souligne Thierry Hamerel, directeur général de Luzéal. Les éleveurs ont des besoins plus précis et plus exigeants. « Les granulés conservent toutes les qualités nutritionnelles de la luzerne et notamment sa richesse en protéines, mais manquent de fibres longues indispensables à une bonne rumination des animaux. Par le mélange “fibres plus granulés”, Rumiplus, par son apport de fibres et protéines, permet d'équilibrer et de sécuriser la ration, et au final de produire plus de lait ! », explique Claude Billot, chargée de communication chez Désialis. Au total, près de 28.000 t de balles sont produites annuellement.

Luzéal en chiffres

- 5 sites de production ;

- 20.500 ha de luzerne ;

- 1.850 adhérents ;

- 290 salariés, dont 180 permanents ;

- 74 M€ de chiffre d'affaires ;

- 240.000 t de capacité de stockage ;

- 400.000 t de produits déshydratés, dont luzerne, pulpe, marc et pépin de raisin, pavot, granulé de bois.

Économies d'énergie

La déshydration est un processus énergivore. Les économies d'éner-gie constituent par conséquent une des clés du succès pour le site et la filière. Durant la période 20062007, l'entreprise s'est fixée comme finalité de réduire de 40 % sa consommation d'énergie. Un objectif largement atteint, selon Thierry Hamerel, cette dernière ayant été « réduite de 50 % depuis 2012 ». L'amélioration des techniques de fanage, de fauche, et l'utilisation de la biomasse en substitution du charbon constituent les principaux leviers d'économie. L'usine a pour ambition de « diminuer d'encore 10 % sa consommation d'énergie, grâce à l'amélioration du management du site au travers de la certification 50001 obtenue en 2013 », confie Thierry Hamerel.

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