L'Ukraine et ses traders s'accordent pour limiter les exportations de blé
Après les Russes, ce sont les Ukrainiens qui souhaitent modérer leurs exportations de blé. Le ministère de l'Agriculture et les traders de grains du pays ont signé un mémorandum pour limiter les ventes de blé meunier sur le marché mondial à 1,2 Mt sur la période du 1er janvier au 30 juin 2015. Objectif : faire face à une éventuelle hausse de la demande intérieure, consécutive aux restrictions de Moscou sur l'origine russe qui favorisent les exportations de grains ukrainiens.
Blés meuniers exportés fixés à 7,1 Mt pour 2014/15
Selon le mémorandum, les exportations de blés (toutes qualités confondues) sur la campagne 2014/2015 ne devraient pas dépasser 12,8 Mt, dont 4,6 Mt sur la période de janvier à juin. Les ventes de blé meunier (type A et B) sont estimées à 7,1 Mt au total. D'ici la fin de l'année, les opérateurs du marché ukrainien s'engagent à ce que les exportations ne dépassent pas 900.000 t sur le premier trimestre 2015, et 300.000 t sur le deuxième.
Les ventes de blé meunier limitées à 1,2 Mt sur la fin de campagne.
Ces mesures sont destinées à éviter un raffermissement des cours sur le marché intérieur, et par voie de conséquence, une inflation des prix du pain. Une situation que les autorités ukrainiennes préfèrent éviter, surtout dans le contexte de crise que connaît le pays avec son voisin russe. Pour Olivier Bouillet du bureau d'Agritel à Kiev, au-delà des restrictions à l'export russes, il s'agit aussi de temporiser les cadences de chargement de blé ukrainien dans l'attente d'une meilleure visibilité sur la prochaine récolte au regard de l'état des cultures.
Quid des ports à l'est du pays ?
Les derniers évènements dans l'est de l'Ukraine laissent à penser que les ports de Marioupol et de Berdiansk pourraient échapper définitivement aux autorités locales. Quels en seraient les conséquences pour le marché céréalier ? « L'impact sur les volumes exportés ne devraient pas être trop important », estime Olivier Bouillet d'Agritel. « Pour 2012/2013, 10 % maximum des exportations de grains ont transité par ces deux ports. La voilure s'est considérablement réduite depuis 2014, mais ”les volumes produits dans cette région de l'Ukraine partent souvent vers la Turquie ou la Géorgie, qui ne sont pas nos premiers clients ». Compte tenu de la signature du mémorandum, qui limite les exportations de blé jusqu'à la fin de la campagne, l'absence ou non de ces deux points de chargement est globalement sans effet. Du moins pour cette année.