L’UIPP monte au créneau pour redorer son balson, injustement terni
LES FABRICANTS de produits phytosanitaires montent au front, suite aux multiples attaques médiatiques dont ils font l’objet ces derniers temps. C’est à l’occasion d’un point presse, jeudi 10 mars à Paris, que l’Union des industries de la protection des plantes (UIPP) a tenté de faire taire les fausses rumeurs et mettre à mal les idées reçues sur les “pesticides”, afin de redonner confiance aux consommateurs. « Non, on ne s’empoisonne pas en mangeant », martèle Jean-Charles Bocquet, son directeur général. Et d’ajouter : « L’agriculture n’est plus aujourd’hui celle des années 70 (...) grâce aux avancées scientifiques menées au niveau des produits phytosanitaires comme de leur utilisation. » Les industriels consacrent chaque année 10 % de leur chiffre d’affaires à la recherche et au développement d’innovations en terme de matières actives et d’outils d’aide à la décision. Ce qui a permis au facteur de sécurité des produits d’être multiplié par 150 entre 1950 et 2000. Cette évolution reflète la réduction des doses homologuées à l’hectare et l’amélioration des profils toxicologiques et environnementaux des molécules. « Sur les 1.000 substances actives disponibles au niveau européen en 1991, 74 % ont aujourd’hui disparu », souligne Jean-Charles Bocquet. « Cette démarche volontaire » de R&D est encadrée par une réglementation de plus en plus stricte. Ainsi l’année 2011 voit-elle la mise en application de la « 4e génération de l’évaluation » des pesticides (Règlement européen 1107/2009) qui renforce encore les critères. « Plus de 300 études sont demandées, nécessitant dix ans de travail et 250 M€ d’investissement par molécule mise sur le marché », indique l’UIPP. En terme de tonnages de matières actives commercialisées par les adhérents de l’Union, « les volumes ont diminué de 36 % entre 2001 et 2009, tournant autour de 70.000 t en moyenne ces dernières années », précise le directeur général. Avec 78.600 t vendues en 2008 et 63.700 t en 2009, « la tendance est globalement baissière ». Et ce n’est pas l’année 2010 qui va déroger à la règle. Si les tonnages ne sont pas encore connus, « le chiffre d’affaires de l’année écoulée est estimé en baisse de 10 % ». L’UIPP va plus loin dans sa démarche en formant les agriculteurs aux bonnes pratiques d’utilisation des pesticides. Elle est également à l’origine de la création d’Adivalor, qui a signé un nouvel accord-cadre sur 2011-2015, pour la collecte et le recyclage de l’ensemble des déchets de l’exploitation agricole. Au vu du taux de participation à leur point presse, qui a attiré tous types de supports et de toutes envergures, l’UIPP semble avoir atteint son but. Reste à savoir maintenant comment les médias grand public vont restituer ses propos...