L’UE déboussolée
L’Europe affronte avec sa débâcle financière « l’une des heures les plus difficiles depuis la seconde guerre mondiale », a estimé Angela Merkel, le 13 novembre lors du congrès de son parti. Pour la chancelière, qui joue un rôle de premier ordre dans la gestion de la crise de la dette, c’est « une mise à l’épreuve historique » pour l’UE. Son avenir même est en jeu. La dirigeante allemande appelle à une réforme qui se traduirait par « plus d’Europe ». Une position diamétralement opposée à celle du Britannique David Cameron qui, lui, souhaite un assouplissement des liens au sein de l’Europe en constituant juste une zone de libre-échange. Quoi qu’il en soit l’Europe est au pied du mur et va devoir changer. Dans ce contexte pour le moins incertain, pourquoi continuer de plancher sur la réforme de la politique agricole commune, interrogeait en substance le président de Coop de France, Philippe Mangin le 15 novembre à Paris. Quelle pertinence en effet accorder à un projet avec un tel flou sur les évolutions budgétaires ? Pour le représentant des entreprises coopératives, alors que le récent G20 a légitimé la nécessité de politiques agricoles partout dans le monde, « les modalités de la Pac ne tiendraient pas si la crise se confirme ». « Nous sommes dans une Europe ingouvernable. » Une évidence donc :« il faut reporter la réforme de la Pac ».