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À long terme, les nombreux projets de VNF devraient soutenir le trafic fluvial


Le trafic sur les voies navigables de France a baissé de 1,6 % en tonnes-kilomètres (7,738 Md t-km) et de 0,9 % en tonnes (58,11 Mt) entre 2011 et 2012, a annoncé VNF lors d’une conférence de presse le 23 janvier. L’augmentation des exportations (+8,8 % en t-km) n’a pas suffi à compenser la diminution des trafics d’importation (-7,8 % en t-km) et intérieurs (-2,9 % en t-km).
Les produits agroalimentaires font partie des trois secteurs en repli en t-km. Le trafic des produits agricoles et de denrées alimentaires a reculé de 4,8 %. En tonnes, en revanche, il a augmenté d’1,2 % (voir graphique).
En 2012, le transport fluvial a enregistré, en t-km, une baisse significative sur le Rhône
(-8,5 %) et le Rhin (-6,2 %), alors que la Seine (+1,1 %) et le Nord-Pas-de-Calais (+2,7 %) gagnent un peu de terrain. « Le bassin du Nord-Pas-de-Calais a enregistré la hausse la plus notable (+2,3 % en t) », notamment grâce à la croissance des charbons (+20,6 % en t-km), mais également à celle de la filière agroalimentaire (+5,2 % en t-km) avec ses exportations vers les Pays-Bas.
La légère contraction du trafic fluvial en 2012 ne doit pas masquer la volonté de VNF d’améliorer le réseau. Les projets dans les startings blocks sont nombreux pour booster les échanges. Des mises à gabarit sont également prévues : gabarit européen Vb de la section Creil-Compiègne dans le cadre du projet Mageo, et grand gabarit entre Bray-sur-Seine et Nogent-sur-Seine, afin que les bateaux de 2.500 t puissent passer. Cela permettra notamment de relier Nogent-sur- Seine aux grands ports maritimes de Rouen et du Havre.
Des mains tendues vers l’UE et le bassin méditerranéen
Côté européen, VNF compte deux projets phares. D’une part, le canal Seine-Nord-Europe, afin de relier la France aux 20.000 km de voies fluviales européennes à grand gabarit. Cela doit « faciliter la navigation fluviale entre la France et la Belgique, et plus largement avec l’ensemble des pays du nord-ouest européen. » Heureusement, la phase de “ dialogue approfondi ” touche à sa fin, car comme l’a fait remarqué Alain Gest, président du conseil d’administration de VNF : « En 2012, le projet Seine-Nord Europe aura fait couler plus d’encre que d’eau. »
D’autre part, il y a le projet SM/SR (Saône-Moselle/Saône-Rhin) qui relierait l’Europe rhénane et mosellane au bassin méditerranéen, en valorisant l’axe fluvial et portuaire du Rhône et de la Saône. « Les enjeux européens du projet sont majeurs. » Cela créerait un axe Nord-Sud entre les pays de l’Europe continentale et les pays du bassin méditerranéen. Les ports de Marseille, de Sète et de toute la rangée Sud ont un rôle important à jouer. Ils auront « le potentiel de rééquilibrer les échanges avec le reste du monde en réduisant pour la France et les autres pays européens la distance des trajets maritimes et terrestres ». Le projet a été retenu à la fin de l’année pour faire l’objet d’une évaluation.