Aller au contenu principal

Londres

Ainsi va l’actualité. Le mercredi 6 juillet, nous étions tous suspendus à la décision du CIO : cela ne faisait pas un pli, Paris serait désignée pour l’organisation des JO 2012. Avec un mélange de candeur et d’arrogance bien gauloise : après tout, n’étions-nous pas —et de loin— les meilleurs ? Pour convaincre les hésitants parmi les membres du CIO, qui à Singapour lorgnaient sur les autres villes candidates, on avait d’ailleurs mis le paquet avec un investissement global, inférieur aux Britanniques, mais qui semble avoir été loin d’être négligeable. Et puis la sentence est tombée avec pour la plupart d’entre nous —à l’exception d’une poignée de rabat-joie dénonçant les «Jeux Olymfric» et souhaitant à contre-courant «Paris perdant»— une immense déception à la hauteur de l’attente. Un suspense, qui en fait n’en était pas vraiment un, puisque les médias presque unanimes nous avaient assurés que la victoire serait presque une formalité. S’en est suivi outre la gueule de bois, un sentiment d’injustice avec des mots amers, voire des soupçons sur «les méthodes douteuses du lobbying british». Ce dernier mené de mains de maître par Tony Blair et le président du «London 2012», l’athlète Lord Sébastian Coe surnommé depuis «le seigneur des anneaux». On sait que l’élégance dans la défaite ne fait pas partie de nos traditions nationales, à l’opposé de nos amis d’outre-Manche qui ont d’ailleurs inventé l’expression «fair play». Et puis, comme il faut forcément un coupable, on a même attribué une des raisons de notre défaite à Jacques Chirac, qui s’est pourtant démené comme un diable, de concert avec le maire de Paris, Bertrand Delanoë, pour l’obtention de ces jeux à Paris. Motif : il aurait susurré à propos de l’Angleterre, le 3 juillet, lors de la rencontre de Kaliningrad avec Schröder et Poutine : «on ne peut pas faire confiance à des gens qui font une cuisine aussi mauvaise. Après la Finlande, c’est le pays où l’on mange le plus mal» (sic). Balayées ces billevesées de mauvais perdants comme la tristesse et l’amertume de notre échec du mercredi 6 juillet avec les évènements du lendemain, jeudi 7 juillet. Alors que Londres s’apprête dans la joie à fêter son triomphe olympique, que s’ouvre à Gleneagles en Ecosse le sommet du G8 avec un Tony Blair au zénith, voila qu’Al Qaeda s’invite symboliquement au sommet comme aux festivités, avec son hideux visage de haine et de fanatisme. Comme à l’ordinaire, c’est-à-dire dans la lâcheté absolue, la nébuleuse terroriste vient délivrer un message d’horreur, de sang, de larmes et de souffrances. Un message de terreur avec son cortège d’ensevelis, de morts et de mutilés. Des images traumatisantes qui rendent complètement dérisoires nos querelles de la veille à Singapour pour l’obtention des JO. Un cauchemar planétaire et à répétition : New York le 11 septembre 2001, Madrid le 11 mars 2004, Londres le 7 juillet 2005. Sans oublier d’autres épisodes sanglants : Nairobi, Dar-es-Salam, Bali, Djerba, Casablanca, etc. Un cauchemar qui est sans doute loin d’être terminé, tant que ne seront pas éradiquées les tentacules de la pieuvre terroriste. Comme hier, nous étions tous new-yorkais, puis madrilènes, aujourd’hui il est évident que nous sommes tous londoniens. Nous admirons le sang-froid et le flegme des Britanniques qui, comme sous les blitz nazis, font bloc, leurs hommes politiques trouvant des accents churchilliens dans l’épreuve qu’ils traversent. Dans l’effroi, avec recueillement et solidarité, nous partageons la douleur des Londoniens, persuadés que les tenants de la terreur ne sauraient triompher.

Les plus lus

logo de l'OFPM
Les marges brutes de la meunerie se dégradent à nouveau en 2024

Selon l’Observatoire de la formation des prix et des marges de FranceAgriMer, les marges brutes de la meunerie ont reculé en…

Annie Genevard et Albert Mathieu, président-directeur-général de Panzani, lors de la visite de la ministre dans l'usine de Marseille
Blé dur – La ministre Annie Genevard annonce le doublement des aides PAC dans les zones traditionnelles

Lors d’un déplacement en Provence, la ministre de l’Agriculture a visité une usine Panzani et des parcelles de blé dur et…

Montage photo montrant Bertrand et Eugénie Girardeau dans un champ de blé à gauche et un portrait de Ludovic Brindejonc à droite.
Prix du blé 2025 : Girardeau et Agri-Éthique lancent une bouée de sauvetage aux agriculteurs

Alors que la moisson 2025 est dans sa dernière ligne, la Minoterie Girardeau et le label Agri-Ethique souhaitent participer à…

La nouvelle carte mondiale du bloc des pays Brics + ou aspirants, d’une manière ou d’une autre, à le rejoindre. Légende : en bleu foncé, les membres ; en bleu clair, les pays partenaires (Belarus, Bolivie, Cuba, Kazakhstan, Malaisie, Nigeria, Thaïlande, Ouganda, Ouzbékistan, Vietnam) ; en vert, les pays candidats (Azerbaïdjan, Bangladesh, Myanmar, Pakistan, Sénégal, Sri Lanka, Syrie et Venezuela). A noter que l’Argentine, l’Algérie ou encore la Turquie ne rentrent dans aucune de ces catégories.
Les pays Brics s’en prennent aux quatre géants du commerce du grain

Après un sommet à Rio de Janeiro peu concluant, les pays Brics reprennent l’initiative en matière de système d’échanges des…

Une moissonneuse batteuse en action dans un champ de colza 2025
Moisson 2025 : une production européenne de colza proche des 20 Mt, est-ce suffisant ?

Dans l'Union européenne, la moisson est dans sa dernière ligne droite avec des rendements en colza très satisfaisants et…

Un champ de maïs qui souffre de la sécheresse
Récoltes 2025 : recul attendu de la production de maïs en raison d'une baisse anticipée des rendements

Alors que la moisson estivale est sur le point de s’achever, Agreste a publié le 8 août ses dernières estimations de…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne