Dossier
Logistique, les wagons et les capacités de stockage font toujours défaut

Alors que la région mer Noire a un important potentiel de production et d’exportation, les problèmes logistiques (transport, stockage) restent un frein à sa pleine exploitation.
Le transport des céréales ukrainiennes, destinées à l’export, se fait essentiellement par train, à la différence d’autres grands pays exportateurs comme les Etats-Unis, le Brésil et l’Argentine (cf. graphique). Et pourtant, le parc de wagons du pays ne cesse de diminuer et de vieillir. « La flotte est passé de 14.000 wagons en 2000 à 11.500 en 2012, sachant que le nombre de wagons réellement utilisés n’est que de 7.500 », estimait Svetlana Malysh, analyste chez UkrAgroConsult, lors du colloque “ Black Sea Grain ”, les 17 et 18 avril à Kiev, en Ukraine. Les wagons ayant une durée de vie d’environ vingt-deux ans et 80 % de la flotte ayant entre 20 et 30 ans, cette dernière est assez obsolète. De plus, aucune nouvelle acquisition de wagons n’est prévue avant 2015. La constitution de flottes privées peut être une solution pour les négociants pour limiter les délais de livraisons et de chargements. A noter que sur les deux dernières campagnes, les exportations de maïs étaient supérieures à celles cumulées de blé et d’orge. Les principales zones de production de maïs étant loin des ports, la demande en wagons a été plus importante. Cette situation de pénurie de wagons fait également écho en Russie et au Kazakhstan.
Le fluvial délaissé
Le transport fluvial par le Dniepr proposerait les coûts de livraison les plus faibles à 6-8 $/t contre 12-15 $/t par voie ferroviaire (pour une distance à parcourir inférieure à 250 km), et pourtant moins de 500.000 t de grains transitent par cette voie, soit 2,5 % des volumes à destination des ports maritimes. Cela s’explique par le fait que malgré le développement récent d’infrastructures fluviales, des investissements sont encore nécessaires. Par ailleurs, il faut prendre en compte la fait que le fleuve gèle en hiver et devient impraticable. Cette année, le trafic a été arrêté du 27 décembre 2012 au 1er mars 2013. Il y a moins de fléxibilité en termes de logistique. Enfin, le fleuve manquerait de profondeur par endroit.
Des capacités de stockage et de chargement inégales
Les capacités de chargement des terminaux portuaires de la mer Noire seraient de 39,3 Mt pour l’Ukraine, 28,2 Mt pour la Russie et 0,6 Mt pour le Kazakhstan. En Ukraine, ces capacités sont largement supérieures aux chargements réellement réalisés. Ce sont les capacités de stockage du pays qui font défaut et laissent parfois à désirer, expliquait Sergey Feofilov d’UkrAgroConsult. Sur l’ensemble des bâtiments de stockage, 35 % sont considérés comme vétustes. Se pose alors la question de la qualité de ces bâtiments. Globalement, il y a davantage d’entrepôts que de silos, et seuls deux tiers sont certifiés en termes de qualité.