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L’objectif, atteindre 10 % de surfaces en bio d’ici 2021

Avec 5,7 % de la surface agricole française fin 2016, l’agriculture biologique française vit un changement d’échelle historique. Près de 1,6 Mha sont cultivés en bio, dont un tiers en conversion.

« Cet essor actuel du bio a dépassé nos prévisions, a reconnu Stéphane Le Foll, lors du Séminaire internationale de l’Agence bio, le 28 février à Paris. Pour continuer à développer le bio de façon la plus cohérente possible, nous préparons le nouveau programme Ambition Bio 2018-2021. Des perspectives que d’autres auront la responsabilité de mettre en forme. »

Occuper la 1re place dans l’UE

L’objectif est d’atteindre, en 2021, 10 % de la SAU hexagonale en bio, suivant la partition du programme Ambition Bio 2017. Et de viser la première place dans l’UE, « que nous avons presque atteinte, devancée de peu par l’Espagne et l’Italie, deux voisins leaders en raison de milliers d’hectares d’oliviers convertis. » Le modèle de développement français est différent, plus équilibré, tiré par les maillons de la filière et une consommation en plein boom. Son marché atteint 7 Md€, avec une croissance actuelle de plus de 20 %, deuxième après l’Allemagne qui affiche 9,5 Md€. Mais outre-Rhin, les conversions sont en panne. Sur le plan mondial, seul le marché des États-Unis fait mieux, avec près de 40 Md€, en plein essor porté par les jeunes générations, mais avec peu de surfaces (1,6 Mha).

Trouver les financements

Très porteurs, ces marchés font face à un manque de matières premières locales. En France, les marchés (notamment en céréales, protéagineux, lait, viande de porc, œuf) sont sous tension. L’origine française réclamée par le consommateur est mise à mal. Les aléas climatiques de 2016 en sont la raison majeure. Mais pour répondre à l’explosion de la demande, les conversions doivent continuer. Et c’est le point sensible. Le retard du versement des aides 2015 et 2016 à la conversion et au maintien, malgré les ATR (aides à la trésorerie) fragilise les exploitations, notamment celles en conversion. Même si le ministre de l’Agriculture s’est engagé pour verser l’ATR 2016 au 31 mai, avec une enveloppe de 343 M€ pour 2017 et des reports de cotisations sociales, l’inquiétude est de mise pour l’avenir. « Pour faire face à la demande de conversions, les montants destinés au bio doivent être renforcés, soit 80 M€ supplémentaires sur deux ans », rappelait-il, fin février. L’arbitrage des régions est essentiel. Viser les 10 % de surfaces implique de revoir les financements. Pour Stéphanie Pageot, présidente de la Fnab, « la bio doit garder son identité, ses spécificités, ses fondamentaux, en étant financée par des prix justes et des aides, rémunérant la reconnaissance des bénéfices apportés. »

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