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Biocarburants
L’Institut de l’élevage dénonce des impacts sur les productions animales

Hausse des matières premières, tensions sur les surfaces agricoles…

CRITIQUE. Annoncés comme très prometteurs pour l’agriculture il y a encore quelques mois, les biocarburants n’ont plus la cote au sein de certaines organisations agricoles. L’Institut de l’élevage voit pour les productions animales de réelles menaces liées au développement de ce qu’elle nomme les agrocarburants, terme plutôt employé par leurs opposants : hausse des matières premières, tensions sur les surfaces agricoles et baisse des surfaces herbagères…

L’Institut de l’élevage s’interroge donc dans une récente étude qu’il vient de publier sur les agrocarburants et leurs impacts sur les productions animales. Les agrocarburants représentent-ils des atouts pour l’élevage bovin et ovin ? La réponse est loin d’être positive, si l’on en croit l’institut technique. « Vu les surfaces qui pourraient être dédiées en France et dans le monde aux productions d’agrocarburants, des tensions sur le marché mondial des matières premières utilisées dans les aliments du bétail ne manqueront pas d’intervenir. C’est le coût de production du lait et des viandes qui se renchérira », prévoit l’Institut.

La lutte pour les surfaces

La lutte entre les surfaces dédiées aux agrocarburants et les surfaces herbagées pour les ruminants pourrait donc se durcir, particulièrement en France. L’étude reprend des données de l’Office national interprofessionnel des grandes cultures (ONIGC). Celui-ci estime que pour remplir l’objectif de 7 % de carburants verts d’ici 2010, il faudra mobiliser au total 1,780 million d’ha représentant 6,5 % de la SAU, 10 % des terres labourables et 15 % des surfaces en céréales, oléoprotéagineux et betteraves sucrières, soit 1,45 million d’hectares de colza et tournesol et 263.000 ha de blé, maïs et betterave. L’OniGC estime en réalité qu’il ne faudra mobiliser que 310.000 hectares supplémentaires, en tenant compte des surfaces actuellement utilisées pour les agrocarburants, et en supprimant les exportations de colza. Un chiffre que l’Institut de l’élevage juge « pour le moins discutable ». « Cette minimisation de l’impact des agrocarburants sur les surfaces à mobiliser ne peut que renforcer la fixation d’objectifs de plus en plus ambitieux… », estime l’institut technique.

L’impact sur les surfaces est déjà important en France, pays qui dispose pourtant du plus grand espace agricole de l’UE. Mais il l’est nettement plus pour tous les autres pays de l’UE. « Certains, comme le Danemark, bien que disposant d’un fort pourcentage de terres labourables, ont décidé de ne pas développer les agrocarburants pour ne pas pénaliser leurs filières animales », souligne l’étude.

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