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L’indécision de l’égypte pèse sur le stock de blé français

Après plus de deux mois de tergiversations, le premier importateur de blé semble avoir arrêté sa position sur la présence d’ergot dans le blé. Le 17 février, le ministère de l’Agriculture égyptien a envoyé une lettre aux opérateurs assurant que le seuil d’ergot était relevé à 0,05 %. Mais ces deux mois d’incertitudes ont laissé des traces. Les offres des exportateurs se sont raréfiées et ont présenté des primes de risque dans le cas de certains appels, sans oublier un contentieux en cours entre Bunge (vendeur des 63.000 t de blé français refusées) et le Gasc. Ainsi les ventes à l’export ont été corrigées à la baisse par FranceAgriMer (Fam), à 18,755 Mt (dont 11 Mt vers les pays tiers contre 11,3 Mt le mois passé). « C’est clairement l’effet de l’imbroglio égyptien du mois écoulé », a déclaré Olivia Le Lamer, chef de l’unité Grandes cultures Fam, le 18 février. Et, si le problème venait à se poursuivre, la question de l’approvisionnement en blé du marché égyptien serait posée, estime-t-elle. Et ce, d’autant que les cours actuels du pétrole n’incitent pas l’égypte à dépenser à tout va. La demande de délais de paiement à 180 jours au mois de décembre était déjà un signe de prudence. De son côté, l’Algérie n’affiche pas de réticence à l’importation et « continue d’être le moteur » des exportations de blé français vers les pays tiers, avec 2,7 Mt vendues au 12 février depuis le début de la campagne. Les ventes à destination du Maroc sont également importantes avec 690.000 t exportées. Ainsi, les ventes globales vers les pays tiers s’élèvent pour l’instant à 6,1 Mt, selon Fam. Globalement, le volume est plutôt respectable au regard des années précédentes mais ne suffira pas à désengorger le stock de fin de campagne qui s’annonçait déjà record. Selon les chiffres de France-AgriMer, le stock de report dépasserait les 6 Mt.