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Marché mondial du blé tendre
L’impact des funds fait débat

Une étude diligentée par le Chicago Board of Trade écarte les funds de toute responsabilité quant à la volatilité des prix observée en 2008

SELON UNE ÉTUDE commandée par le CME en 2008 (Chicago Mercantile Exchange, qui regroupe le Chicago Board of Trade, le Nymex et l’International Exchange), l’ac­tivité des fonds d’investissements sur le marché à terme de Chicago n’a pas eu d’influence sur la volatilité des prix du blé observée l’an dernier sur le marché mondial. Un point de vue que ne semble pas partager FranceAgriMer (ex-OniGC) qui, dans un document sorti en avril, rapporte plusieurs incohérences dans l’étude américaine.

Une étude qui disculpe les fonds d’investissements mais aussi le CBot

Réalisée par le groupe Informa Economic à la demande même du Chicago Mercantile Exchange, l’étude assure que la volatilité observée l’an dernier s’expliquerait par l’extrême fermeté des matières premières et ne serait pas imputable aux transactions des fonds d’inves­tissements ou à des spéculations.

Une autre étude, citée par FranceAgriMer et réalisée par des membres de l’université de l’Illinois, montre qu’une augmentation significative du volume des positions ouvertes pour le blé a été enregistrée suite aux modifications de limites de marges permises en 2006. La majorité de ces positions étaient tenues par des fonds non commerciaux. Pour autant, cette mesure n’aurait pas eu d’effet sur la volatilité du marché du blé, selon les chercheurs de l’université américaine.

De nombreuses incohérences selon FranceAgriMer

Les conclusions des études américaines sont étonnantes au regard des mouvements observés sur le marché mondial du blé, qui contrairement à ce qu’elles sous-entendent, réagit systématiquement à l’activité des fonds d’inves­­tis­sement. En effet, les évolutions du blé sur le CBot liées à des opérations massives d’achats ou de ventes des fonds ont été légion ces dernières années. Concer­nant l’Union europé­enne, le prix sur le marché physique évolue très souvent dans le sillage du marché à terme Euronext, qui lui, suit son homologue à Chicago. La corrélation entre les deux marchés étant très claire, le blé SRW, qui ne constitue qu’une infime partie des blés tendres échangés à l’échelle internationale, exerce une influence majeure sur le marché physique européen et donc mondial. Et comme le note FranceAgriMer dans son document, « le contrat SRW est l’un des contrats agricoles les plus spéculatifs. » En 2008, « sur ce marché on a vendu et acheté l’équivalent de 162 fois la récolte de cette même année. »

Dans cette même note, FranceAgriMer relève « plusieurs limites » aux études américaines. D’abord, elles n’ont porté que « sur les années récentes et n’ont pas abordé les périodes de crise précédentes (1972-1975 et 1995/96). » Par ailleurs, FranceAgriMer souligne « le fait que le contrat SRW n’est plus représentatif des volumes traités sur le marché mondial pour ce type de qualité. » Effectivement, comme l’ajoute l’office interprofessionnel des céréales, « ce sont les pays de la mer Noire et de l’UE qui sont leaders sur ce marché, et de loin. »

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