Liberté et réciprocité, une rime pauvre
Il est de notoriété publique que les États-Unis prône l'ultralibéralisme. En théorie du moins, car en pratique le discours est différent. Il suffit de suivre les négociations en cours, relatives aux différents accords de libéralisation du commerce, dans lesquels les Américains sont parties prenantes pour s'en convaincre. Concernant le TPP, le partenariat transpacifique, avait lieu mercredi 30 septembre la réunion de la dernière chance. Les douze pays concernés n'arrivent pas à s'entendre sur la libéralisation de plusieurs secteurs clefs, qui permettrait la création de la plus grande zone mondiale de libre-échange. Un des dossiers épineux concerne les produits laitiers. Alors que les États-Unis ont négocié avec le Japon et le Canada des ouvertures limitées pour contenter leurs lobbies respectifs, ils n'ont pas encore fait de concession à la Nouvelle-Zélande, dont ces denrées représentent un tiers de leurs exportations. Quant au TTIP ou Tafta, négocié actuellement entre les États-Unis et l'UE, il a du plomb dans l'aile (cf. Une). « Il y a trop d'asymétrie, pas assez de réciprocité, explique Matthias Fekl, le secrétaire d'État au Commerce extérieur (Les Échos, le 29 septembre 2015). L'Europe a multiplié les offres, sur tous les sujets. Et n'a reçu en contrepartie aucune offre sérieuse des Américains. Ni pour l'accès à leurs marchés publics, ni pour l'accès aux marchés agricoles et agroalimentaires qui restent fermés. » Dans cette affaire, c'est l'UE qui apparaît la plus libérale. Une volonté affichée qui n'est pas forcément du goût de la filière sucrière française qui, confrontée à la prochaine suppression de ses quotats, demande le maintien des barrières douanières pour l'après 2017 (cf. page 5).